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Université d'automne du SNUIPP : la circulaire sur l'éducation à la sexualité n'est pas satisfaisante (Gaël Pasquier, Paris Est-Créteil)

Paru dans Scolaire le mardi 23 octobre 2018.

"On l'attendait depuis longtemps, Vincent Peillon l'avait promise, mais la circulaire sur l'éducation à la sexualité, paru au BO du 13 septembre 2018 ne règle pas les ambiguïtés de la précédente de 2003." Gaël Pasquier, chercheur spécialisé sur les politiques éducatives en faveur de l'égalité de sexes et des sexualités et les pratiques enseignantes, a émis plusieurs critiques, ce samedi 20 octobre 2018, sur cette nouvelle circulaire. Il intervenait à l'occasion de la 18e édition de l'Université d'automne du SNUIPP, qui s'est tenue à Port-Lecaute, dans l'Aude, du 19 au 21 octobre. Si le chercheur, membre du Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES, université Paris Est-Créteil) et de l'Observatoire universitaire international éducation et prévention (OUIEP), accueille favorablement l'idée que les élèves aient droit à trois séances d'éducation à la sexualité qui peuvent être portées jusqu'à six "alors qu'il n'y avait aucun outil proposé dans la première version de 2003", il cite plusieurs aspects qui rendent "insatisfaisante" cette nouvelle circulaire.

Il regrette d'abord que l'enseignement ne démarre qu'à l'élémentaire et que cet enseignement soit "axé sur la reproduction", donc "extrêmement réducteur". Or, remarque le sociologue, "on n'a pas des rapports sexuels uniquement pour faire des bébés, et heureusement". De même, en donnant une forte orientation à la dimension reproduction, cette éducation n'aborde la sexualité que de manière "mécanique" et "non globale", estime encore le chercheur qui note également l'absence du terme "plaisir" dans le texte.

Les orientations sexuelles abordées uniquement du point de vue des discriminations

Autre critique importante, les orientations sexuelles y sont abordées "uniquement sous l'angle de la discrimination", puisqu'il est question d'homophobie, par exemple, alors que ne sont pas cités les termes d'homosexualité ou de bisexualité qui permettraient de tenir un "discours positif" en soulignant que "toute sexualité est bonne".

Enfin, le chercheur s'étonne de l'absence de mention faite à une nouvelle réalité familiale, la présence de familles homo-parentales, qu"il "va bien falloir réussir à mettre en mots". À quand, ainsi, "des représentations avec deux papas ou deux mamans" ?

La circulaire n° 2018-111 du 12 septembre 2018 ici

La circulaire n° 2003-027 du 17 février 2003 ici

Camille Pons

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