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L'enseignement catholique s'adaptera aux diminutions de postes, mais demande aux académies et aux communes un dialogue loyal

Paru dans Scolaire le jeudi 04 octobre 2018.

"L'esprit général des réformes" lancées par Jean-Michel Blanquer convient plutôt à Pascal Balmand. Le secrétaire général de l'enseignement catholique présentait, ce 4 octobre, le bilan de la rentrée, pour la dernière fois puisqu'il arrive au terme de son second mandat de 3 ans, non renouvelable (voir aussi ToutEduc ici). Il a, à cette occasion, évoqué l'inspiration politique du ministre de l'Education nationale, qu'il définit comme du "libéralisme", correspondant à "une conception individualiste de la société", mais "tempéré" comme en témoignent les dédoublements de CP et CE1, l'aide personnalisée, le "oui si" de Parcoursup. Mais P. Balmand craint le "chacun pour soi" et plaide pour le "travail collaboratif".

Il qualifie de "loyal" le dialogue avec le ministre et se félicite des avancées sur le dossier des maîtres suppléants, mais se plaint de ce que, dans certaines régions et départements, l'administration de l'Education nationale considère le privé comme "une variable d'ajustement", tandis qu'ailleurs "se vit une relation de travail respectueuse et équilibrée". Quant aux collectivités territoriales, certaines rechignent à payer le forfait d'externat dû aux établissements, forfait qui augmentera avec l'extension de la scolarité obligatoire à 3 ans, pour un total qui représenterait au total, selon les premières estimations du SGEC, quelque 50 M€.

"Des gisements de sobriété"

Interrogé sur la capacité de l'enseignement catholique à absorber la diminution du nombre des postes, 550 ETP au PLF 2019, Pascal Balmand évoque des "gisements de sobriété" en jouant sur la "modularité pédagogique", par exemple en organisant une scolarité au collège sur 3 ans pour certains élèves, ou, dans des collèges ruraux qui ne comptent que 4 classes, une par niveau, obtenir du recteur la possibilité d'une classe à deux niveaux, comme l'a accepté cette année celui de Clermont-Ferrand, après des années de refus, pour une dizaine d'établissements. A l'inverse, il est possible, au niveau lycée, d'avoir des classes à 40 élèves, à condition de prévoir des cours en "amphi" ici et des dédoublements ailleurs. "Nous allons travailler à l'identification des diverses pistes qui s'offrent à nous dans ce domaine, tout comme nous étudierons très précisément l'impact de la réforme des lycées en matière de dotation." Les réformes en cours permettraient en effet d'économiser des postes.

Le SGEC initie d'ailleurs un travail de réflexion sur le modèle économique des établissements qui doivent pourtant "être ouverts à tous", répondre à la pression démographique et aux demandes des élèves à besoins éducatifs particuliers, accueillir des MNA (mineurs non accompagnés). La logique devra être ascendante, les propositions venir des établissements.

Les vertus de la concertation

Interrogé sur la faiblesse de la culture de la concertation au sein des établissements, Pascal Balmand indique qu'il a écrit aux directeurs diocésains pour leur demander de signifier aux directeurs qu'ils ne peuvent pas demander aux personnels de s'engager et les considérer comme des exécutants. Il croit aux "vertus de la concertation à tous les niveaux" et à "un dialogue structuré dans un cadre protégé". Cette absence de culture de la concertation s'explique, ajoute-t-il, par "l'ampleur de la culture de l'implicite" dans de petits établissements où chacun se connaît et discute de manière informelle, où on peut penser qu'il n'est pas nécessaire "d'ajouter une couche" institutionnelle.

Pascal Balmand annonce par ailleurs que le CNEAP pour l'enseignement agricole et RENASUP , le réseau de l'enseignement supérieur privé, auquel il a confié "l'animation de la voie professionnelle" vont organiser "des états généraux de la formation professionnelle" dans les régions qui pourraient, d'ici un an, déboucher sur "un salon de la voie professionnelle dans l'enseignement catholique".

L'attention aux plus fragiles

A noter encore que l'enseignement catholique vient de publier deux fascicules, "De la lutte contre la maltraitance à la bienveillance éducative" et "Procédures en matière de protection des mineurs" et qu'il organise, du 4 au 9 février, dans tous les établissements, une "semaine du réenchantement" pour "faire vivre un esprit de confiance permettant le partage des responsabilités".

 

 

 

 

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