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La Caisse des dépôts accompagnera la création de 13 "écoles de production"

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 27 septembre 2018.

La Banque des territoires, au côté de la Fédération nationale des écoles de production (FNEP), annonce la mobilisation d'une enveloppe de 2,5 millions d'euros pour accompagner le financement, sous formes de prêts, de nouvelles écoles de production en France. Ces établissements privés d'enseignement technique à but non lucratif, reconnus par l'État, proposent à des jeunes de 15 à 18 ans, majoritairement en décrochage scolaire, des formations qualifiantes dans des lieux de production. Sous statut scolaire, les élèves produisent et fabriquent pour des grandes entreprises et PME sur le même lieu où ils acquièrent les connaissances et compétences techniques qui leur permettent de valider des CAP, bac pro ou CQP, notamment dans des métiers en tension. Alors que la France compte actuellement 25 écoles de ce type en France, dont 10 en région Auvergne Rhône-Alpes où elles ont vu le jour, la Banque des territoires compte accompagner par ce biais la mise en place de 13 nouvelles écoles en 5 ans, en proposant des prêts sur 10 ans dont le remboursement est différé à 3 ans, pour l'acquisition, par exemple, d'équipements comme des machines-outils, des fours, des outils de tournage sur bois, ou encore pour abonder le fonds de roulement des écoles.

Trois premières écoles de production ont obtenu des prêts de la Banque des territoires, prêts conditionnés à l'octroi par ailleurs de subventions d'investissement apportées par les collectivités locales : les écoles de production d'Évreux et de Paris Sénart soutenues chacune pour un montant de 200 000 euros, et l'école de production de Chalon-sur-Saône pour un montant de 130 000 euros.

Une part de pratique professionnelle plus importante qu'en apprentissage

Objectif de cette initiative, "lutter contre le décrochage scolaire, question sur laquelle est portée une attention particulière depuis une dizaine d'années et soutenir notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville : il s'agit autant de favoriser l'inclusion des jeunes en permettant le développement de compétences, que de soutenir le développement économique des territoires les plus fragiles", explique Annick Le Gall, directrice de projets à la direction de l'investissement de la Banque des territoires, structure créée en 2018 par la Caisse des dépôts pour proposer des solutions de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques.

Pour Véronique Sas, responsable entrepreneuriat formation jeunesse au sein de la même direction, la formation proposée dans ces écoles offre plusieurs avantages par rapport aux formations que l'on peut suivre en apprentissage traditionnel. D'une part, les élèves travaillent en petits groupes, de 10 à 15 élèves maximum, "ce qui permet une approche extrêmement personnalisée". Selon elle, d'ailleurs, on observe ainsi "beaucoup moins d'abandons de parcours". "D'autre part, les élèves sont formés au même endroit, qui est à la fois un lieu de production et un lieu d'apprentissage scolaire, et la part de la pratique professionnelle y est plus importante qu'en apprentissage puisqu'elle représente 75 % du temps de formation", poursuit-elle. Enfin, la pédagogie, basée sur le "faire pour apprendre", les amène à aborder les connaissances académiques à partir d'une situation professionnelle.

Diffuser le modèle via les directeurs régionaux et des visites d'écoles existantes

Parce que ce sont les entreprises du territoire qui, en proposant des marchés de sous-traitance à ces écoles, déterminent leur création, la Banque des territoires a également prévu de s'appuyer sur son réseau de directeurs régionaux - 16 actuellement - "pour faire connaître davantage et diffuser le modèle, en organisant notamment des visites d'écoles existantes en direction des entreprises mais aussi des collectivités", précise encore Véronique Sas. Ce sont ces mêmes entreprises qui, souvent, accueillent en emploi ensuite les élèves formés par ce biais. 800 sont formés chaque année dans ces écoles. Selon les chiffres donnés par la FNEP, 93 % des élèves obtiennent un CAP ou un bac pro, 45 % poursuivent des études et 55 % ont sous 2 mois un emploi qualifié.

Si les écoles de production ont démarré historiquement pour répondre à des besoins de l'industrie, elle ont évolué ensuite vers les métiers du bâtiment, de la restauration collective, de la menuiserie, de l'automobile et plus récemment en direction du numérique.

Le plan de développement de la FNEP prévoit de son côté d'atteindre la création de 100 écoles dans 10 ans.

Camille Pons

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