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Une rentrée "morose" dans le privé sous contrat, selon la FEP-CFDT

Paru dans Scolaire le mercredi 19 septembre 2018.

Selon la FEP-CFDT, au vu des remontées de terrain, la rentrée 2018 est "classique", "comme d'habitude", mais les enseignants des établissements privés sous contrat sont "moroses", parlent de "lassitude", de "fatalisme". Ils n'avaient pas encore d'avis tranché sur la personnalité de Jean-Michel Blanquer, mais depuis, l'annonce des suppressions de postes dans le second-degré (600 pour le privé) aura pu modifier leur perception, commente Bruno Lamour, le secrétaire général de la fédération de l'enseignement privé.

Parmi les éléments qui expliquent cet état d'esprit figurent la contre-réforme du collège et "l'énergie qu'il a fallu dépenser et dont il ne reste plus rien" ainsi que le sentiment que la réforme du lycée et du bac est "bâclée", qu'elle a été conçue pour justifier les suppressions de postes. C'est sans doute plus vrai encore dans l'enseignement professionnel, qui devrait payer un lourd tribut en termes d'emploi et où les enseignants sont de plus en plus confrontés à la mixité des publics. Comment prendre en compte les apprentis alors qu'ils ne sont pas toujours en classe les mêmes jours que les autres ? S'y ajoutent les pressions des employeurs sur les contenus d'enseignement... De plus, ici ou là, un enseignant est prié d'aller faire au CFA voisin quelques heures prises sur son service financé par l'Education nationale.

Les inquiétudes sont particulièrement vives dans l'enseignement agricole privé qui perd des élèves, qui "subit ce qui a été décidé rue de Grenelle" (par l'Education nationale), qui va perdre des postes puisqu'il est "logé à la même enseigne" que ses homologues de l'Education nationale, et qui, faute de vision prospective, ne joue plus le rôle d'avant-garde pédagogique qu'il avait dans les années 80-90. "On assiste à une perte de valeur de l'enseignement agricole", le ministre lui-même sentirait qu'il est menacé, une quarantaine d'enseignants sont passés dans des établissements Education nationale maintenant qu'une "passerelle" a été mise en place et celle-ci n'a été utilisée qu'une fois en sens inverse, beaucoup se demandent s'il ne serait pas plus logique d'être rattachés à l'Education nationale, une question tabou jusqu'à présent... La fédération envisage de lancer une consultation sur le sujet.

Se pose aussi dans les établissements de l'enseignement agricole, la question du statut des enseignants "catégorie III" (l'équivalent de l'ancienne catégorie des adjoints d'enseignement dans l'Education nationale) qui n'ont aucune perspective de carrière. Ils sont quelque 1 500 et représentent près d'un tiers des effectifs. Autre sujet de préoccupation, le refus de certains chefs d'établissement d'appliquer le décret qui "réduit de moitié" les augmentations ou diminutions du volume hebdomadaire de travail des enseignants (voir ToutEduc ici). La fédération a toutefois reçu l'appui du ministre d'une part, du secrétaire général de l'enseignement catholique d'autre part.

La FEP s'inquiète par ailleurs des conditions dans lesquelles les conventions collectives et les branches de la formation, du privé lucratif (hors-contrat) et du privé non-lucratif (sous contrat) vont fusionner. Elle se demande également comment faire évoluer des directions des établissements qui, malgré l'obligation qui est prévue dans les textes, ne consultent pas les personnels, par exemple sur la répartition des "missions particulières" et des indemnités qui y sont associées. Figurent aussi à son agenda le pouvoir d'achat après le gel du point d'indice, la réforme des retraites, qui constitue un autre sujet d'inquiétude chez les enseignants, la mise en oeuvre du PPCR... et bien sûr, les élections professionnelles de la fin de l'année.

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