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Budget 2019 : premières réactions syndicales aux annonces de J-M Blanquer

Paru dans Scolaire le lundi 17 septembre 2018.

L’annonce par Jean-Michel Blanquer de la suppression de 1 800 postes à l’éducation nationale en 2019, dont 400 postes administratifs et 1400 postes d’enseignants suscite de vives réactions syndicales. A noter que les 800 postes supplémentaires promis au 1er degré, devraient amener une diminution d'autant de postes dans le 2nd degré, qui en perdrait au total 2 200.

Le SNES fait valoir que "les collèges scolariseront 32 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2019, la génération nombreuse de 2007" et que "d’ores et déjà les classes de seconde sont à 35 et plus". Selon le syndicat FSU du 2nd degré, le ministre de l'Education nationale "compte sur les réformes pour permettre ces diminutions de moyens, par le biais des fusions d’académies, par le biais de la réforme du lycée qui augmentera le nombre d’élèves par classe du fait des enseignements communs et privera certains lycées de formations actuellement offertes".

Le ministre ayant évoqué la possibilité pour les enseignants de faire davantage d’heures supplémentaires, le chef d’établissement pouvant imposer une 2e heure supplémentaire, le SNES rétorque : "en guise de palliatif au manque de postes, il envisage de toucher au statut des enseignants."

De son côté, le SNALC (le syndicat FGAF des lycées et collèges) propose au ministre d’arrêter de prendre les professeurs pour des "buses" en "essayant de faire passer une mesure de restriction budgétaire et de suppression de postes en chance pour le pouvoir d’achat grâce aux heures supplémentaires imposées", en "faisant croire au grand public qu’avec la réforme du lycée, on va avoir des classes à 25 élèves" et en annonçant la création d’un observatoire du pouvoir d’achat des enseignants alors que "le ministère fournit déjà toutes les statistiques utiles grâce à la DEPP".

A & I (le syndicat UNSA de l'administration) se déclare "sans illusions sur les économies d’échelle que certains attendaient des réorganisations académiques" et "défend l’idée que réorganisation ne rime pas forcément avec suppression". Le syndicat s’interroge sur les suppressions de postes : "Où ? Comment ? Pourquoi ? Il est nécessaire de poser les questions avant d’apporter des réponses. Ici, c’est tout l’inverse, la réponse est donnée et ne répond à aucune des questions."

Le SGEN-CFDT "considère que les orientations en termes de postes ne sont pas tenables". La fédération rappelle que "le ministère de l'éducation nationale est déjà celui qui compte le moins de gestionnaires par agent (...) S’il se confirme que 400 postes sont supprimés, cela revient à annuler en un an toutes les créations de postes du quinquennat précédent." En ce qui concerne les moyens d'enseignement dans le second degré, "la diminution des postes budgétaires va générer des heures supplémentaires, le recours à l'emploi contractuel et l’augmentation du nombre moyen d’élèves par classe (...). Dans le contexte de la réforme des baccalauréats, des lycées et de la loi Orientation Réussite Étudiante (...), la décision du gouvernement est pour le Sgen CFDT une erreur grave."

La CGT dénonce une information par voie de presse alors qu'elle a été reçue plusieurs fois la semaine dernière au ministère. Quant à la possibilité d'imposer une seconde heure supplémentaire aux enseignants, elle "est discriminante puisque la rémunération par primes et heures supplémentaires creuse les écarts de salaire déjà existants entre les femmes et les hommes".

Pour la FCPE, "l’obsession de la réduction des coûts du gouvernement prend une nouvelle fois le pas sur les besoins éducatifs du pays". L’association se demande "comment le ministre pense faire face à la pénurie d’enseignants que les parents d’élèves constatent chaque jour sur le terrain en imposant des heures supplémentaires aux enseignants en poste".

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