Scolaire » Actualité

Accès à l'enseignement supérieur : si c'est dans les milieux sociaux les moins favorisés qu'il s'est le plus développé, les inégalités restent malgré tout très marquées

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 10 août 2018.

"Les enfants de parents cadres, de professions intermédiaires ou indépendants réussissent davantage leurs études. Ils sont proportionnellement plus nombreux à être bacheliers, à entreprendre des études dans l'enseignement supérieur et à en être diplômés. Néanmoins, c'est dans les milieux sociaux les moins favorisés que l'accès à l'enseignement supérieur s'est le plus développé, réduisant ainsi les inégalités qui demeurent malgré tout très marquées." C'est l'un des constats de l'édition 2018 de l'état de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mis en ligne le 17 juillet 2018 sur le site du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Dans cette publication annuelle, qui aborde cette année 51 thèmes, les auteurs soulignent en effet que l'accès à l'enseignement supérieur "reste fortement lié à l'origine sociale puisque parmi les bacheliers 2016 qui s'inscrivent immédiatement dans l'enseignement supérieur, les jeunes issus des catégories sociales les plus favorisées sont surreprésentés" : 28 % de ces jeunes ont des parents cadres, enseignants ou exerçant une profession libérale, contre 25,6 % de l'ensemble des bacheliers. Et, comme 10 ans auparavant, en 2006, "les enfants de cadres ou d'enseignants sont près de 2 fois plus nombreux que les enfants d'ouvriers dans les principales filières de l'enseignement supérieur".

Néanmoins le rapport souligne que l'écart s'est réduit. Car si aujourd'hui, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, 73 % des enfants de CSP+ étudient ou ont étudié dans le supérieur contre 44 % des enfants d'ouvriers ou d'employés (soit 1,6 fois plus), les seconds ne représentaient que 24 % des effectifs du supérieur dans la précédente génération (les 45-49 ans). Et la part des bacheliers professionnels qui s'inscrivent à l'université a doublé par rapport à 2006, puisqu'ils représentent un nouveau bachelier inscrit sur dix et les bacheliers des séries technologiques un sur cinq.

Bacheliers technologiques et professionnels plus nombreux en filières professionnelles courtes

Cette tendance se vérifie aussi dans les choix des filières. Alors que les nouveaux bacheliers issus des catégories sociales les plus favorisées représentent la part la plus forte dans les CPGE et les disciplines de santé (respectivement 49,3 % et 38,9 %), en revanche, les filières technologiques courtes, IUT et surtout STS, accueillent davantage d'enfants d'ouvriers et d'employés. Elle est à relier aux orientations faites en secondaire, puisque les titulaires de bacs technologiques et de bacs professionnels, majoritairement des enfants d'employés et d'ouvriers, sont les plus nombreux ensuite aussi à investir les filières professionnelles courtes, en particulier les STS (respectivement 43 % et 34,5 % des nouveaux entrants en formation initiale). A contrario, les enfants de CSP+ sont toujours plus nombreux à décrocher un bac de filière générale (plus d'un bachelier sur trois est issu d'un milieu de cadres et professions intellectuelles supérieures).

Enfin, les enfants issus des milieux les plus aisés possèdent également toujours un niveau d'études plus élevé : en 2014-2016, 31 % d'entre eux sont diplômés d'un Master, d'un Doctorat ou d'une grande école, contre seulement 9 % des enfants d'ouvriers ou d'employés.

L'état de l'Enseignement supérieur et de la Recherche 2018 ici

Camille Pons

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →