Les jeunes sont très nombreux à s'intéresser aux contenus d'information, un effet de l'EMI, selon une étude du ministère de la Culture
Paru dans Scolaire, Culture le vendredi 27 juillet 2018.
C'est en effet l'un des constats principaux que livre une étude sur les jeunes et l'information que le ministère de la Culture vient de rendre publique ce vendredi 27 juillet 2018 : les 15-34 ans présentent "un intérêt certain pour l'information", puisque 93 % des jeunes de cette tranche d'âge déclarent s'intéresser à l'information à des degrés divers et presque 1 jeune sur 6 déclare être accro à l'information, quel que soit le sujet d'actualité. C'est la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) qui a commandé cette étude à Médiamétrie afin de "disposer d'un diagnostic approfondi sur les pratiques de consommation de l'information par les jeunes générations", "dans un contexte de profondes transformations des modes de production, de diffusion et de consommation de l'information". L'étude, réalisée aussi avec Strategir WSA entre septembre 2017 et mars 2018, a combiné étude quantitative, via une enquête en ligne menée auprès de 2000 internautes de 15-34 ans, et étude qualitative, avec quatre entretiens de groupes de 9 à 10 personnes.
Le ministère n'hésite pas à attribuer ce "nouveau rapport à l'information" à l'EMI qui a eu, selon lui, des effets "bénéfiques et pérennes" "sur les comportements informationnels des jeunes". Ainsi, observe-t-il, sur le tiers d'entre eux qui déclare avoir bénéficié d'une action d'EMI dans le cadre scolaire (expériences de création de médias, séances de visionnage et de décryptage de vidéos d'information, participation à la semaine de la presse et des médias à l'école…) : 22 % se déclarent "accros à l'information" contre 12 % chez ceux qui n'ont pas bénéficié d'une action d'EMI, 87 % consultent quotidiennement des contenus d'information en ligne contre 75 % chez les autres, et 65 % vérifient souvent les informations auxquelles ils accèdent contre 42 % de ceux qui n'ont bénéficié d'aucune action d'éducation aux médias. Des résultats qui justifient, poursuit le ministère, "la priorité accordée en faveur de l'EMI avec le doublement des moyens qui lui sont consacrés". Celui-ci annonce vouloir en faire, d'ici la fin du quinquennat, "un passage obligé pour tous les enfants".
La presse traditionnelle délaissée au profit d'autres vecteurs d'information
Si cette forte consommation pour l'information est soulignée, avec un fort intérêt pour l'actualité internationale - suivie de très près par les faits divers -, notons néanmoins qu'une majorité (51 %) "a un intérêt ponctuel ou désire aller à l'essentiel". D'ailleurs, les 15-34 ans plébiscitent les articles courts, des brèves et des posts sur les réseaux sociaux, un résultat qui paraît également corrélé à une très forte utilisation d'Internet et notamment du mobile pour s'y connecter.
Les réseaux sociaux constituent par ailleurs ailleurs le principal moyen d'accéder à l'actualité pour ces jeunes (57 % passent par ces réseaux), qui ne privilégient par un accès directs aux sites d'information. Réseaux et moteurs de recherche (utilisés au total par plus de 70 % des jeunes) constituent même pour près d'un tiers "l'unique porte d'entrée vers l'information en ligne".
Les JT et sites de vidéo en ligne constituent les deux autres moyens principaux utilisés pour s'informer. La presse, même en ligne, est d'ailleurs largement "délaissée" au profit de l'actualité diffusée par ailleurs sur Internet, regardée par près de 80 % de ces jeunes alors que moins d'un tiers d'entre eux s'informe via des supports de presse.
La synthèse de l'étude "Les jeunes et l'information" ici
Camille Pons