Scolaire » Actualité

Prévention du sida : dégradation de tous les niveaux d'information chez les jeunes (sondage Ifop-Bilendi pour Sidaction)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 21 mars 2018.

20 % des jeunes se disent "mal informés" sur le VIH/sida, et 16, 18 à 21 % d'entre eux sont persuadés que la transmission peut se faire en buvant dans le verre d'une personne séropositive, et 26 %, soit le double par rapport à près de 10 ans auparavant, "considèrent qu'il existe des médicaments pour guérir du sida" : tels sont quelques-uns des chiffres issus du sondage Ifop-Bilendi, réalisé pour Sidaction en février dernier auprès d'un millier de jeunes âgés de 15 à 24 ans. Près de 40 ans après l'apparition de la maladie et 35 ans après la découverte du virus, l'association constate, à l'approche du week-end du Sidaction programmé du 23 au 25 mars 2018, "la dégradation toujours plus inquiétante du niveau d'information sur le VIH au sein de cette génération" et déplore la persistance des "fausses croyances" et "idées reçues".

"Dégradation" car tous les indicateurs sont à la hausse : depuis 2009, le taux de ceux qui croient en l'existence de médicaments qui en guérissent est en augmentation de 13 points ; depuis 2015, ils sont 9 % de plus à se dire mal informés (les femmes davantage que les hommes et dont le taux grimpe avec l'âge contrairement aux hommes), et 42 % ne sont pas informés des lieux où l'on peut se faire dépister et 48 % de l'existence d'un traitement d'urgence ; ils sont aussi 9 % de plus à croire que la pilule contraceptive d'urgence peut empêcher la transmission de virus (19 %), respectivement 6 % et 8 % de plus à penser que le virus peut se transmettre en embrassant une personne séropositive ou en entrant au contact avec la transpiration.

Deux tiers des jeunes jugent insuffisant le travail de communication de l'Éducation nationale

Ces jeunes réclament davantage de communication institutionnelle à ce sujet, communication jugée insuffisante, y compris de la part du ministère de l'Éducation nationale pour 67 % des jeunes interrogés. Néanmoins, 85 % déclarent avoir déjà bénéficié, au cours de leur scolarité, d'un enseignement ou d'un moment d'information spécifique sur le VIH, le virus du sida, ses modes de transmission, ses traitements et sa prévention. Taux en outre en augmentation (+3 points au collège et +9 points au lycée depuis 2016).

Dans presque la moitié des cas, cette intervention est donnée par un intervenant extérieur (association, parent d'élève...). À noter dans les personnes susceptibles d'intervenir (infirmiers, médecins...) que si les taux bougent peu, en revanche, en près de 10 ans, l'intervention des infirmiers a progressé de plus de 10 points alors qu'a contrario celle des enseignants de sciences de la vie et de la terre / biologie a chuté de près de 20 points.

Majoritairement méfiants à l'égard des informations véhiculées sur les réseaux

Enseignement important malgré tout aussi, alors que beaucoup médias dénoncent le poids grandissant des réseaux sociaux pour l'accès à l'information et dans un contexte de lutte contre les fake news, ils sont majoritaires, même si cette majorité n'est pas écrasante, à affirmer faire confiance aux messages transmis sur les sites internet spécialisés comme Doctissimo ou Passeport Santé (54 %) et sur les médias traditionnels (51 %). Et dans la même lignée, ils sont respectivement 69 et 78 % à remettre en cause la fiabilité des informations obtenues par le biais des forums de discussions ou des réseaux sociaux.

Enfin, le sondage met en évidence une "baisse de la vigilance" face aux risques de contamination (peut-être due aux "avancées en matière de recherche médicale", avance l'association) et la persistance de pratiques sexuelles à risques : 14 % des jeunes interrogés admettent avoir été exposés au moins une fois à un risque d'être contaminé et ces situations n'ont débouché que dans 39 % des cas sur un test de dépistage. Des résultats à rapprocher de ceux de l'enquête de septembre 2017 de la SMEREP, menée auprès des lycéens et étudiants, qui observait qu'ils restaient relativement nombreux à ne pas mettre systématiquement de préservatif lors d'un rapport intime (37 % des lycéens et 54 % des étudiants, ici).

Camille Pons

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →