Vers un rapprochement de l'Enseignement agricole et de l'Education nationale
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 27 février 2018.
Stéphane Travert et Jean-Michel Blanquert ont signé, sous l'égide d'Edouard Philippe, ce 27 février, au salon de l'agriculture une "convention" qui lie leurs deux ministères en charge de l'Enseignement agricole et de l'Education nationale. Le Premier ministre, qui a commencé la journée par un petit déjeuner avec plusieurs élèves et étudiants de l'enseignement agricole, les a interrogés : pour la plupart, ils n'étaient pas enfants d'agriculteurs, et ils n'avaient pas entendu parler de l'enseignement agricole au collège. L'un d'eux raconte d'ailleurs qu'un conseiller d'orientation a tenté de le dissuader de faire un tel choix. "Heureusement, mon professeur d'EPS m'a dit l'inverse." De même une jeune fille qui a fait un bac S et dont on n'imagine pas qu'elle ne fasse pas une école d'ingénieurs, mais qui veut "rentrer dans le vif du sujet" et qui a dû batailler pour imposer son orientation. Pour Edouard Philippe comme pour Jean-Michel Blanquer, il faut à l'évidence revoir l'information donnée aux élèves de 3ème sur les perspectives qu'ouvre cet enseignement.
Le ministre de l'Education nationale interroge également cette vingtaine de jeunes sur l'internat. Le modèle développé l'intéresse alors qu'il prépare son "plan internat", que les internats de l'enseignement agricole font le plein et que ceux de l'Education nationale sont sous-utilisés. Interrogé par ToutEduc sur la possibilité d'y importer un enseignement socio-culturel, l'une des clés du succès des lycées agricoles, il ne l'exclut pas, même si cela ne fait pas partie des éléments qu'il a actuellement en tête.
Mais pour lui, les deux enseignements sont complémentaires, la réforme du lycée qu'il vient de lancer intéresse l'enseignement agricole [comme en témoigne l'enseignement de spécialité "écologie, agronomie et territoires", ndlr]. Il ajoute qu'il y a "beaucoup de passerelles à créer" et elles doivent permettre des aller-retour.