Rapport Calvez - Marcon : les analyses du SNPDEN, du SE-UNSA, du SGEN-CFDT, du SNALC
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 23 février 2018.
Les préconisations du "rapport Marcon Calvez" sur l'enseignement professionnel "rejoignent les positions du SNPDEN sur de nombreux aspects". Le syndicat UNSA des personnels de direction "se félicite que le passage en seconde GT cesse d'être présenté comme un objectif pour les collèges". Il considère qu' "organiser les secondes [professionnelles] par grandes familles de métiers" correspond à ses analyses, de même que l'affirmation de "la double finalité de l’enseignement professionnel, insertion ou poursuite d’étude" ou la consolidation du 'triptyque enseignant - tuteur - élève" et la création de campus de métiers. Manquent encore "des précisions quant à l’articulation entre branches professionnelles, régions et EPLE".
L'analyse du SE est plus sévère. Le syndicat UNSA des enseignants est inquiet. Les professeurs des lycées professionnels "ne veulent pas être réduits à accueillir les jeunes qui ne seraient pas, ne seraient plus ou ne pourraient pas être en apprentissage". Le rapport part d'ailleurs "du présupposé que la formation en apprentissage serait préférable à la formation sous statut scolaire", ce qu'il conteste, rappelant que l'apprentissage "exige de trouver un employeur" puis de faire preuve d' "une forte autonomie" alors que "la voie professionnelle accueille tous les jeunes sans discrimination". Certes, "le rapport avance plusieurs propositions qui peuvent constituer une base intéressante de discussion pour faire évoluer les formations", mais il ne dit rien des effectifs pour les enseignements généraux ni des autres attentes des PLP.
Pour le SGEN-CFDT, "malgré des propositions pertinentes", le ministre avec ce rapport manque l'occasion "de créer le lycée du XXIème siècle" puisqu'il maintient les trois voies de formation (générale, technologique et professionnelle), alors que "nombre de propositions [du rapport] peuvent s’inscrire dans le cadre d’un lycée polyvalent, avec une construction modulaire des parcours". Le SGEN est favorable "à une entrée plus progressive dans la voie professionnelle", à la constitution de "blocs de compétences", "à la mixité des parcours des élèves qui doivent pouvoir passer d’un statut scolaire ou apprenti à l’autre sans rupture". Mais il reconnaît la difficulté d'accueillir "dans une même classe de publics scolaires et apprentis" suppose des moyens. Concernant les CAP, les propositions "vont dans le sens d’une meilleure articulation de la scolarité obligatoire et de la formation professionnelle".
En revanche le SNALC considère que ce rapport "aboutit aux mêmes poncifs et contre-vérités" que ceux qui l'ont précédé. Le syndicat FGAF des lycées et collèges estime que "beaucoup de pistes proposées sont de fausses solutions". Les branches professionnelles "ne souhaitent souvent pas être impliquées," quand elles existent ... De plus, "remplacer la formation scolaire par l'apprentissage à partir de la première" ou "développer la mixité des publics" constituent "tout simplement une remise en cause de l'existence même des lycées professionnels". Quant à l'idée d'une année de seconde plus large, "elle serait intéressante… dans le cadre d'un bac pro 4 ans".