Les écoles de la 2ème chance conventionnent avec le FAF.TT pour le développement d'actions pédagogiques en direction des stagiaires
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 23 février 2018.
Le Réseau E2C France a signé un premier partenariat national avec le FAF.TT, le Fonds d'assurance formation du travail temporaire. Ce partenariat doit permettre de co-construire des parcours individualisés pour les stagiaires des Écoles de la deuxième Chance (E2C), "afin de les préparer à intégrer durablement le monde du travail par le biais de l’intérim", annonce un communiqué. Outre engager l'OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) des entreprises du travail temporaire à faciliter l'accès des stagiaires à ses offres de service, au conseil pour accompagner leur insertion professionnelle et leur carrière, la convention définit aussi un volet davantage "pédagogique". Elle encadre ainsi le principe d'actions destinées à favoriser "l'information des stagiaires sur les métiers de la branche du travail temporaire en lien avec les entreprises du bassin d'emploi concerné".
S'appuyant sur cette convention cadre, qui "donne des axes de potentiels partenariats", les E2C locales pourront faire intervenir des représentants du FAF.TT "pour présenter les métiers, les différents types de contrats, y compris ceux spécifiques au travail temporaire, animer des ateliers dédiés aux techniques de recherche d'emploi (créations de CV, lettres, simulations d'entretiens...), ou encore des visites d'entreprises, alors que 70 % des stagiaires des E2C n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise", précise à ToutEduc Sébastien Kiss, le responsable des partenariats au sein du Réseau E2C France. Actions qui avaient pu se développer dans certaines écoles auparavant puisque la convention a été motivée, explique-t-il encore, par l'existence de liens anciens entre le réseau et l'OPCA, "via des stages, des mises en relation avec des entreprises, la signature de contrats, etc."
Le double intérêt du travail temporaire
Il s'agit, avec cette convention, d' "augmenter les mises en relations et de maximiser l'intégration des stagiaires", précise encore Sébastien Kiss, sachant que le secteur du travail temporaire présente un double intérêt : la possibilité de "toucher à différents types de métiers" et celui de s'ouvrir aussi beaucoup "aux premiers niveaux de qualification", sachant que 84 % des stagiaires des E2C n'ont pas de CAP ou BEP validé. Ce qui présente donc "un vrai intérêt en termes d'acquisitions de compétences et de premiers gestes professionnels", poursuit le responsable des partenariats. L'aspect non "durable" des contrats au démarrage constitue également une opportunité pour les stagiaires "de voir ce qu'ils ont envie de faire ou non", donc de valider ou non certaines orientations inscrites dans leurs projets, sachant que les stages constituent 40 % du parcours en E2C.
Le réseau E2C France totalise à ce jour une quinzaine de partenariats : deux du même type avec deux OPCA, FORCO (entreprises du commerce et de la distribution) et OPCABAIA (banques et assurances), des partenariats avec des entreprises qui portent davantage sur le volet intégration en entreprise, notamment avec le groupe Unibail-Rodamco positionné sur le secteur de l'immobilier commercial et la fondation EDF, qui prennent chacun une centaine de stagiaires par an, ou encore La Poste qui en accueille une cinquantaine.
D'autres partenariats pour sensibiliser à l'entrepreneuriat ou apprendre à gérer son budget en jouant
Deux associations travaillent également avec le réseau : "Entreprendre pour apprendre", via son programme de création d'entreprises "Mini Entreprise-EPA" (les jeunes créent une entreprise qui fonctionne comme une société anonyme ou une société coopérative, sous le couvert de l'association) et la Fédération bancaire française qui les sensibilise, par le jeu de plateau Dilemme imaginé par l'association Crésus, à la bonne gestion d'un budget.
Le réseau rassemble aujourd'hui 51 écoles labellisées. En 2016, elles étaient réparties sur 118 sites, en 2018, sur 124 sites. 14 338 stagiaires sont passés en E2C en 2016 et 80 000 depuis leur création en 2004, sur des parcours de 6,5 mois en moyenne. Le réseau recensait en 2016 62 % de "sorties positives" : 24 % en formation qualifiante, 11 % en contrats d'alternance et 27 % en emploi (dont emplois aidés).
Camille Pons