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Enseignement et recherches sur la Shoah, les esclavages, les crimes de masse... Un rapport passé inaperçu

Paru dans Scolaire le lundi 19 février 2018.

Le rapport de "la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse" a été remis le 15 février à Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal et Emmanuel Macron, indiquent le Centre de recherches sociologiques et politiques Raymond Aron. Cette mission, présidée par Vincent Duclert et Dominique Schnapper, avait été installée par Najat Vallaud-Belkacem au mois d'octobre 2016 et elle a réuni 64 chercheurs et enseignants de quinze nationalités, qui ont mené "une enquête globale sur la connaissance des génocides, des crimes de masse et des violences extrêmes, auxquels se sont ajoutés les esclavages".

La nature même de ces objets de recherche interroge. Doit-on attendre de leur connaissance "l’émergence d’une conscience et d’une responsabilité individuelle aussi bien que collective face à l’inhumanité" ? En ce qui concerne la France, l'étude de ces violences extrêmes a fait l'objet d'une "activité croissante des chercheurs et des enseignants", depuis le tournant des années 1990. "Ils sont aujourd’hui armés pour intervenir sur l’essentiel de ces sujets, à commencer par la Shoah". Le résumé du rapport souligne que "l’élargissement de la recherche et de l’enseignement n’a pas affecté l’importance de cet événement matriciel ; au contraire, elle s’en est trouvée réaffirmée avec les nouveaux horizons de la comparaison et de la mise au jour des filiations et des circulations."

La mission ajoute toutefois que "les apports de la recherche et de l’enseignement souffrent de leur trop faible interrelation, et parfois d’une insuffisante visibilité" malgré "les engagements des documentalistes, des muséographes, des responsables mémoriels, mais aussi des artistes, des écrivains, des créateurs", ainsi que des juristes, des magistrats. Elle ajoute qu'il convient "de dépasser certains clivages hérités comme la coupure maintenue entre l’enseignement scolaire et l’enseignement universitaire, ou bien entre la recherche et la pédagogie, ou encore entre les missions scientifiques et les fonctions documentaires". Elle recommande la création en France d’un "Centre international de ressources pour les génocides, les crimes de masse, les violences extrêmes et les esclavages" qui permettrait à la France de jouer un rôle croissant. De plus, cette priorité "donnerait aux enseignants, aux éducateurs et aux créateurs une responsabilité majeure pour humaniser la société" et permettrait "qu’une politique nationale se transforme en une force d’impulsion à l’échelle internationale" pour "l’approche des questions fondamentales d’humanité et de déshumanisation".

Le résumé sur le site du Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron ici

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