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Réforme de l’apprentissage : les précisions de l'entourage de la ministre du travail

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 11 février 2018.

La réforme de transformation de l’apprentissage est qualifiée de "révolution copernicienne de l’apprentissage" par l'entourage de Muriel Pénicaud, lors de l’éclairage technique qui a pris la suite, hier 9 février, de la conférence de presse de Matignon tenue le matin même.

Il insiste : "la philosophie de cette transformation  est permettre de passer d’un apprentissage sous la responsabilité des pouvoirs publics à un système régulé par le monde professionnel (…) L’apprentissage était avant tout une formation initiale avec des cartes de formation, dorénavant l’apprentissage et la formation professionnelle connaîtront des modes de régulation par l'offre et la demande; ils étaient régulées par des règles mises en avant par l’Etat et organisées par les régions."

La citoyenneté mieux qu'à l’École

Pour fixer les esprits des journalistes présents, le responsable ajoute : "on était à 80% formation professionnelle, 20 % apprentissage ; on veut passer à 20% formation professionnelle, 80% apprentissage". "C’est un pari, une rupture très forte, on demande aux entreprises de prendre en charge la responsabilité de l’avenir des jeunes, de les former à la citoyenneté mieux que l’École ; la réforme propose deux manières de devenir citoyen au service d’une même fin, c’est le pari qu’on fait avec cette réforme."

Cette nouvelle régulation c’est dorénavant : "les partenaires sociaux (qui) ont la plume sur les référentiels d’activités et les référentiels compétences (…) c’est une grosse responsabilité, l’EN, le ministère de l’agriculture, celui du travail n’ont plus aucune responsabilité là-dessus (…) le règlement des examens, contrôle continu ou examen final, examen pratique et ou théorique ainsi que le règlement des programmes seront mis au point entre la branche et l’Etat (les différents ministères, NDLR)".

Les taux d'insertion des CFA et des lycées

Autre mesure phare liée à l’esprit de la future loi : "dire la vérité aux familles et aux jeunes, les informer sur les taux d’insertion dans l’emploi par comparaison des 700 CFA avec les plus de 1500 lycées professionnels et sur les salaires des emplois visés ; c’est la mesure la plus puissante, elle aura des effets sur la répartition des élèves très massifs." Il ajoute : ce sont les CFA qui accueilleront prioritairement les prépa-apprentissages pour les élèves dès la 4è, et ce sont uniquement les CFA qui accueilleront des prépa-apprentissage destinées à des publics de décrocheurs de 18 à 25 ans "afin de leur permettre d’acquérir des compétences de base", y compris en termes de savoir être.

Interrogé par Touteduc sur l’introduction d’une culture de l’apprentissage encore peu présente aujourd’hui dans les entreprises, l'entourage de la ministre fait état de son pragmatisme en prévoyant une certification des compétences du maître d’apprentissage "by the way" ou  par VAE : "ensuite il reviendra aux branches de mettre en place des modalités pour les certifications, l’objectif étant qu’on ait une certification nationale …"

Restent de nombreux points à régler. Quid  par exemple des CFA interpros ? qui y financera les cours de culture générale non directement liés à l’acquisition des certifications de chacune des nouvelles branches ? Les branches ?, répond l'entourage de la ministres, "Il faudra qu’elles sachent faire ça ! Et si elles n’y arrivent pas, leur représentation n’auront plus de légitimité" et 'de toutes façons il y aura moins de branches, beaucoup, beaucoup moins de branches à la fin du quinquennat ! …"

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