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Acadomia : dépasser la demande "court-termiste" des parents

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 06 février 2018.

Acadomia, qui fête les 20 ans de la création de la marque, surtout connue pour son offre de cours particuliers ouvre ses deux premiers centres de co-learning, à Paris et à Rueil-Malmaison, avant d'en ouvrir deux autres à Clichy et à Strasbourg, s'y ajoute un projet au Maroc. Il s'agit de répondre à la demande des jeunes d'aujourd'hui, "la génération Z", explique Philippe Coléon, le directeur général. Pour lui et pour son fils Maxime, chargé de ce projet, les collégiens, à partir de la 4ème, et les lycéens ne trouvent ni dans leur établissement scolaire, ni chez eux, les conditions dont ils souhaitent bénéficier après les cours.

Selon l'enquête menée par l'entreprise, ils ont de mauvaises habitudes de travail, s'y prenant à la dernière minute, et sans méthode, donc avec une efficience réduite alors que le temps des devoirs et des leçons leur semble indûment pris sur leurs temps de loisir. Ils aiment travailler couchés sur leur lit, avec de la musique, mais en ayant la possibilité de demander conseil ou de l'aide. Ils est pour eux plus important de comprendre que d'apprendre, un savoir s'oubliant ou se périmant vite, tandis que la compétence liée à la compréhension leur sera nécessaire dans un univers professionnel dont ils savent qu'il est en mutation.

De l'aide à la demande

Acadomia ouvre donc des espaces de "co-learning" où les jeunes abonnés, de la 4ème à la terminale, peuvent se rendre quand ils veulent, moyennant 99€/ mois (69€ s'ils suivent un cours par ailleurs). A partir de 17h le soir, le mercredi et le samedi, deux "coachs", un pour les disciplines littéraires, un pour les disciplines scientifiques, peuvent leur expliquer une notion mal comprise, "mais sans faire les devoirs à leur place". Quand ils arrivent, ils notent pour quoi ils sont venus, de quelle aide ils ont besoin. Ils peuvent aussi s'entraider, jouer à des jeux non numériques (échecs, scrabble), s'étendre dans un espace "relax", bénéficier de séances de méditation, mais aussi apprendre à gagner en efficacité.

Il est clair, ajoute Philippe Coléon, qu'ils n'attendent pas "une école bis", mais si ce lieu répond à leur demande, il doit aussi leur "transmettre des valeurs" qui vont "compter de plus en plus". C'est pourquoi un peu partout, leurs regards se posent sur de petits tableaux où sont inscrites des formules du type "Si ce n'est pas excellent, c'est que ce n'est pas terminé". Pour le dirigeant, il s'agit en effet de préparer ces jeunes "au monde de demain", et non pas de répondre à la demande "court-termiste" des familles, qui porte sur les devoirs faits et sur les notes. Interrogé par ToutEduc sur le modèle économique, il répond que le projet s'inscrit dans un ensemble, puisqu'il peut compléter l'offre de cours. Un centre comme celui de la rue Jouffroy d'Abbans (dans le 17ème arrondissement) équilibre ses comptes avec 120 inscrits, sachant qu'il est conçu pour en accueillir simultanément 25.

La diversification d'Acadomia

L'entreprise se diversifie puisque, par ailleurs, elle propose un collège-lycée hors contrat à Nice, des scolarités en horaires aménagés pour les jeunes de clubs sportifs (à Auxerre et à Mulhouse), avec une pédagogie qui permet avec un nombre d'heures réduit, donc compatible avec les entraînements, de faire le programme de l'Education nationale, sachant que dans une salle de classe ordinaire, le temps de concentration d'un élève est de 12 minutes/heure. Il est possible de l'amener à 40 minutes. Il indique que l'un des freins au développement de ces écoles, pourtant nécessaires, fait-il valoir, pour que les fédérations sportives avec lesquelles il est en discussion, fassent émerger des champions pour les JO, est la législation sur la taxe d'apprentissage. Celle-ci ne peut financer que des formations professionnelles, et non la scolarité d'un sportif qui veut suivre une voie générale : tel jeune footballeur ou nageur, ou patineur, devra préparer un CAP de boulanger plutôt qu'un bac S. Philippe Coléon discute de ce point avec le Gouvernement, de même qu'il espère, dans le cadre du prélèvement à la source, obtenir que la déduction fiscale pour les services à la personne soit immédiate au lieu d'être différée d'un an. Il estime à 300 000 le nombre des emplois qui seraient ainsi créés sans coût pour l'Etat.

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