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Le QI plafonne dans les pays développés (Revue Sciences humaines)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 25 janvier 2018.

Serait-il possible que "les compétences mesurées par le QI aient, de même que la taille des individus, des limites supérieures" ? C’est en tout cas l’interrogation finale d’un article du nouveau numéro spécial de Sciences humaines intitulé "Comment va le monde ?". Ce qui progresse, ce qui régresse, ce qui change… Le sociologue Jean-François Dortier, annonce d’emblée qu’on trouvera dans ce dossier "des informations déroutantes, réjouissantes ou inquiétantes".

Doit-on donc s’inquiéter de la stagnation, voire de la régression du quotient intellectuel dans les pays développés ? Revenant sur "l’effet Flynn", du nom du professeur émérite en sciences politiques qui a "mis en évidence le fait qu’entre 1932 et 1978, le niveau intellectuel moyen des Américains montrait une progression de 13,8 points de QI", Nicolas Journet, l’auteur de l’article, souligne "les belles perspectives d’avenir" que cette constatation ouvrait pour l’humanité.

Pour James Robert Flynn et beaucoup de ses collègues, "ce progrès, vu sa rapidité, devait être lié au développement économique et culturel", invoquant des facteurs comme l’environnement familial, l’amélioration de l’alimentation ou la scolarisation plus précoce. D’autres chercheurs affirmaient "qu’au moins une part des écarts de QI" était héréditaire, voire génétique…

Un coup d’arrêt

Et voilà que, depuis les années 90, "l’effet Flynn" s’inverse : "En Suède, le QI moyen des écoliers plafonne dès les années 80. Au Danemark, celui des appelés par l’armée croît de 3 points entre 1959 et 1979, de 2 points entre 1979 et 1989, puis de 1,3% point jusqu’en 1998 et de zéro, après 2000". Un phénomène que l’on observe aussi en Angleterre, aux Pays-Bas, en Finlande et en France.

Ce qui, souligne Nicolas Journet, "ne trouble pas outre mesure J. Flynn" qui affirme que "de même que la taille des gens a pu croître, et ne pourra pas le faire indéfiniment, le QI a sans doute des limites". Des limites que beaucoup de pays n’ont pas encore atteintes. Ce qui fait dire à l’auteur "qu’à l’échelle de la population de la planète, les progrès de l’intelligence se poursuivront encore pendant quelque temps, voire des siècles…".

Sciences Humaines, Spécial n°300, 6,90€

Colette Pâris

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