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"Le ministre ouvre sans cohérence tous les chantiers à la fois" (Bernadette Groison - FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 11 janvier 2018.

"Inquiétude", "manque d’informations", "absence d’instructions", voire "joyeux bazar"… Si l’on en croit les responsables des syndicats de la FSU présents à la conférence de presse, organisée ce jeudi à Paris à l’occasion des Etats généraux sur les SEGPA, la politique ministérielle suscite de sérieux doutes chez les enseignants. "Jean-Michel Blanquer avait dit qu’il n’y aurait pas de grande réforme", souligne Bernadette Groison, la secrétaire générale de la fédération. "Pour en finir, le ministre ouvre sans cohérence tous les chantiers à la fois. Le supérieur, le bac, la maternelle, la voie pro… Il n’arrête pas !"

Dernière annonce en date : la création du Conseil scientifique de l‘éducation nationale. Bernadette Groison s’interroge : "Pourquoi un nouveau comité ? On a déjà le Conseil nationale des programmes, le Cnesco, la DEPP… En nommant Stanislas Dehaeane à sa tête, le ministre privilégie les neurosciences. A croire que, grâce à elles, on va sortir des années d’obscurantisme ! Nous trouvons ça dangereux. Nous ne sommes pas que des cerveaux, nous sommes aussi des êtres culturels, nous n’avons pas tous les mêmes chances au départ".

Trop de précipitation 

La secrétaire générale de la FSU s’étonne par ailleurs du "silence du ministre sur les enseignements adaptés et sur les ZEP", constate que "sur la voie professionnelle et l‘apprentissage, on se sait rien" et s’inquiète de "la sélection qui va s’amplifier à l’entrée dans le supérieur". Pierre Chantelot, secrétaire national du SNESUP, ajoute que "la réforme du sup se met en place avec trop de précipitation, sans cadrage et renforcera les inégalités sur le territoire". Il promet même "la multiplication des recours devant les tribunaux administratifs à l’issue de la procédure d’inscription".

Benoit Teste, secrétaire général-adjoint du SNES, témoigne de l’inquiétude des enseignants et des élèves de terminale : "Les seconds professeurs principaux n’ont pas encore été trouvés partout, les tensions sont évidentes. Les informations passent mal. On dit par exemple aux élèves de ne pas hiérarchiser leurs vœux d’inscription mais ils le font dans leur tête. Cette réforme est mal préparée, on demande aux enseignants et ensuite aux chefs d’établissement d’avoir un avis sur la réussite future de l’élève… Je me demande si finalement on ne va pas donner un avis favorable à tout le monde !".

Vers une mobilisation syndicale ?

A propos des SEGPA, Sigrid Gérardin, co secrétaire générale du SNUEP, souligne "l’intérêt suscité par les états généraux organisé par la FSU", insiste sur "la nécessité de maintenir ces structures qui, certes, sont perfectibles mais qui permettent à de nombreux élèves de poursuivre et de réussir des études. Pas question d’assécher les SEGPA mais au contraire de les intégrer réellement dans les collèges. Il faut être ambitieux pour ces élèves !".

"Préparation de la rentrée 2018, moyens insuffisants, transferts de postes du second degré vers le primaire, début des discussions sur les ESPE, fin du plan Sauvadet, revalorisation des salaires…", Bernadette Groison, constate que "ça commence à bouillonner sur le terrain" et annonce "des temps forts et des actions pour fin février, début mars".

Colette Pâris

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