Salaires des enseignants : des disparités importantes entre premier et second degrés et contractuels et titulaires (DEPP)
Paru dans Scolaire le lundi 18 décembre 2017.
En 2015, les professeurs des écoles titulaires gagnaient en moyenne 2 163 euros par mois, contre 2 504 pour les certifiés et 3 536 pour les professeurs de chaire supérieure et agrégés. Ces écarts importants, mis en évidence dans une note d'information de la DEPP parue ce mois de décembre 2017, "L'évolution du salaire des enseignants entre 2014 et 2015", sont constatés également entre enseignants contractuels et titulaires, ces derniers affichant un salaire moyen supérieur de plus de 800 euros par rapport aux premiers. Au-delà de ce que met en évidence ce deuxième constat, l'impact du statut sur le niveau de salaire, la note pointe d'autres facteurs qui peuvent expliquer tous ces écarts : le positionnement sur une grille de rémunération plus ou moins avantageuse, le recours ou non au temps partiel, les primes et indemnités.
Concernant les enseignants du premier degré, la note souligne que ce sont 80 % d'entre eux qui perçoivent un salaire net mensuel moyen inférieur ou égal à 2 500 euros, alors qu'à l'inverse, ceux qui bénéficient à la fois de grilles de rémunération les plus élevées et d'un nombre important d’heures supplémentaires, les professeurs agrégés et de chaire supérieure, peuvent aller jusqu'à plus de 4 500 euros. Les primes et indemnités, qui représentent environ 10 % du salaire brut d'un enseignant du premier degré contre 20 % de celui d'un enseignant du second degré, expliquent également ces écarts de salaires. L'indemnité de suivi des élèves, que tous les enseignants perçoivent, est par exemple de 400 euros annuels à temps plein dans le premier degré (ISAE) contre 1 200 dans le second degré (ISOE).
Alors qu'ils sont rémunérés sur la même grille indiciaire que les professeurs des écoles, notons que les professeurs de lycées professionnels (PLP), les professeurs d'EPS et les certifiés perçoivent aussi un salaire net supérieur par rapport aux premiers, salaire qui atteint même 25 % de plus chez les PLP.
Les enseignants du premier degré également les plus mal lotis chez les contractuels
Même disparités constatées entre enseignants contractuels, qui représentent environ 10 % des effectifs, et titulaires. En 2015, les premiers touchaient en moyenne 1 610 euros par mois contre 2 425 euros pour les seconds. En plus d'être positionnés sur des grilles de rémunération plus faibles et sans règles communes d'avancement, deux autres raisons expliquent ces écarts : la moitié d'entre eux est à temps partiel ou incomplet et ils sont en moyenne plus jeunes, donc plus nombreux à percevoir des salaires de début de carrière.
Dans cette catégorie, ce sont aussi les enseignants du premier degré qui sont les plus mal lotis puisque 80 % d'entre eux gagnent un salaire net moyen inférieur à 1 500 euros par mois. L'écart s'explique parce qu'une majorité de ceux du second degré enseignent dans le public, "secteur dans lequel les grilles de rémunération sont généralement plus avantageuses que dans le privé sous contrat" alors que tous les contractuels du premier degré sont dans le privé.
Enfin, la note souligne que 10 % des enseignants ont enregistré une hausse de salaire d'au moins 7 % et à l'inverse, une même proportion a connu une baisse de plus de 5 %. Des évolutions dues notamment à des changements de situations, assorties ou non de primes (direction d'école, enseignement en SEGPA, etc.), une augmentation ou une diminution du nombre d'heures supplémentaires et deux évolutions réglementaires : l'augmentation des primes liées à l'éducation prioritaire, et la hausse des taux de cotisations sociales salariales au titre de la retraite, qui a réduit le salaire net de l'ensemble des enseignants.
Tous statuts, fonctions et durées de travail confondus, le salaire net mensuel d'un enseignant du ministère de l'Éducation nationale s'élevait en moyenne en 2015 à 2 360 euros.
La note ici
Camille Pons