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Parcoursup et attendus : les analyses du SNES, de SUD, du SE. Le SGEN organise un colloque

Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 16 décembre 2017.

Pour le SNES, les "attendus" qui "viennent d’être publiés par le ministère de l’enseignement supérieur" et qui sont "censés aider les lycéens à préparer leur orientation et leur réussite dans l’enseignement supérieur" serviront "surtout évincer les jeunes les plus fragiles". Pour le syndicat FSU du second degré, "leur lecture est affligeante". Certains "sont tellement généraux qu’ils devraient être le propre de tout bachelier", qu'il s'agisse du "bon niveau de culture générale", des "capacités d’argumentation", de l'esprit "logique et de synthèse", tandis que d'autres "semblent avoir pour seul objectif de dissuader certains lycéens de poser leur candidature".

L'organisation syndicale constate que "les bacheliers littéraires sont les grands perdants" puisqu'ils "ont rarement accès à l’enseignement optionnel de mathématiques" et "se voient évincés de psychologie et de STAPS" tandis que les bacheliers technologiques "sont systématiquement exclus des formations qui correspondent aux spécialités de leur bac par une mise en avant des compétences scientifiques générales et celles d’expression écrite et orale". Elle s'inquiète aussi du poids des "compétences comportementales", l'empathie pour médecine ou l'engagement associatif pour STAPS; elles "peuvent donner matière à des interprétations très diverses donc inégalitaires voire discriminantes" et le SNES y voit une "volonté de sélection sociale déguisée".

Pour SUD-Education, ces attendus "mettent en place la sélection à l’entrée de l’université" et leur publication intervient alors même que la loi n'est pas votée. La fédération dénonce une "menace" pour "le caractère national des diplômes, puisque ce sont les établissements qui définiront réellement les conditions dans leurs attendus locaux" : "le caractère très flou du cadrage national laisse toute latitude aux établissement pour définir leurs attendus comme ils le souhaitent" et "certaines formations très demandées sont incitées à fixer des attendus locaux très sélectifs pour ne retenir que les meilleur-e-s élèves. D’autres s’apprêtent à boycotter le processus." 

Comme le SNES, SUD estime que "beaucoup des exigences sont très marquées socialement" et que les attendus "renforceront en réalité les processus d’auto-exclusion et d’auto-censure qui touchent prioritairement les enfants des classes populaires". L'organisation syndicale "soutient les assemblées générales qui ont commencé à se réunir et les collègues qui organisent le boycott de la remontée des attendus locaux."

Mais pour sa part, le SE se demande si "on pouvait faire mieux". Le syndicat UNSA des enseignants estime que "ces attendus évitent quelques écueils", "on n’impose pas la série d’où doivent provenir les bacheliers et on ne définit pas de notes minimales dans telle ou telle discipline pour accéder à telle ou telle licence". Mais "les compétences attendues sont (volontairement ?) très floues" et chaque université ou école devra préciser ses propres attendus. "Reste à recruter des PsyEN EDO [les ancien conseillers d'orientation - psychologues] en nombre suffisant pour que tous les élèves de terminale bénéficient des conseils personnalisés dont ils auront besoin", notamment "les enfants des classes populaires" qui pourraient se laisser "impressionner par des exigences qui pourraient leur paraitre inatteignables".

Le SGEN-CFDT organise un colloque sur le thème "Améliorer les parcours des élèves entre le bac-3 et le bac+3", le 25 janvier, et part du constat que "le baccalauréat constitue de fait une barrière entre deux systèmes quasiment étanches : le/les lycée/s et le post-bac" et que "certains élèves — les plus fragiles — se sentent parfois rejetés par le post-bac faute d’en comprendre les codes, le langage… et les règles d’affectation". Dès lors, "comment mieux articuler le lycée et le post-bac ? Faut-il s’en tenir à chercher la meilleure articulation possible de deux parcours distincts de trois ans ou chercher à construire un parcours diversifié en six ans ? Avec quels effets sur le travail des personnels et quelles revendications à porter en conséquence ? Un parcours n’est-il qu’académique, ou les activités extracurriculaires sont-elles importantes également (...) ? Comment un élève peut-il valoriser un parcours atypique ? Comment les enseignants peuvent-ils l’accompagner et l’évaluer ? Comment remédier aux inégalités spatiales ? Comment faire évoluer le bac pour qu’il soit une véritable charnière entre le lycée et l’enseignement supérieur ? Quelles sont les implications d’un baccalauréat modulaire sur l’organisation et les conditions de travail des personnels ?...

 

 

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