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Certains parents corses et niçois contestent aux enseignants le droit de faire apprendre une chanson en arabe

Paru dans Scolaire le dimanche 17 décembre 2017.

Le SGEN-CFDT "s’étonne du silence du ministre de l’Éducation nationale" alors que les personnels du collège Rabelais de l’Escarène (un bourg de l'arrière pays niçois) reçoivent "menaces et insultes". La polémique (que ToutEduc avait fait le choix de ne pas relayer) avait été lancée à la mi-novembre et reprise à la fin du mois par "Riposte laïque" sous le titre "les élèves de 5° doivent apprendre un chant en arabe". Il s'agit, nous apprend "Nice Provence Info", de "Lamma bada yatathanna, un "mouachah", "un poème à structure libre, en arabe ou en hébreu" selon une tradition qui remonte à la fin du VIIIe siècle en Andalousie musulmane, Al Andalus.

En Corse aussi

Riposte laïque, après avoir dénoncé un "texte creux, qui ne veut rien dire", estime qu'il s'agit d' "obliger les enfants à apprendre de l’arabe" pour "imposer le 'vivre ensemble' et le Remplacement de population en imposant la langue des immigrés". Le site évoque la réaction de parents corses qui, à la fin de l'année scolaire dernière, "ont refusé, tout simplement, que leurs enfants chantent en arabe" alors que les enseignantes voulaient leur faire chanter "quelques phrase de la chanson Imagine de John Lennon en arabe lors de la fête de l’école du 26 juin. Les élèves auraient dû chanter cette chanson pacifiste en 5 langues parlées par les élèves de l’école : le français, le corse, l’anglais, l’espagnol et l’arabe." (voir France-3 ici)

Toujours selon "Riposte laïque", la principale, Salima Boussehaba, indique sur le site du collège sa vocation à promouvoir "l’ouverture culturelle et citoyenne" avec un voyage en Vénétie, une visite d’Auschwitz, la production d’émissions de radios par les élèves…

Le projet républicain de l'Education nationale

Le 6 décembre, Nice-Matin évoque la polémique, "suite à la proposition d’étude d’un chant en langue étrangère à des élèves de cinquième, Lamma bada yatathanna, des sites d’extrême-droite ont vivement critiqué l’initiative du collège François Rabelais de l’Escarène après le levée de bouclier de certains parents". Les organisations syndicales ont réagi : "la direction de l’établissement, les projets menés dans l’établissement et tout ce qui a trait au vivre ensemble sont attaqués et menacés par un certain nombre de sites d’extrême droite qui se sont emparé du sujet", ajoute le quotidien.

Le SGEN-CFDT indique avoir interpellé le cabinet du ministre mais n'avoir "connaissance d'aucune réaction", même si "le rectorat a apporté son soutien à l’équipe de l’établissement" et qu' "une plainte a été déposée pour diffamation par l’établissement". Pour l'organisation syndicale, "ces attaques idéologiques visent (...) l’Éducation nationale en tant que telle et le projet républicain dont elle est porteuse". Elle fait remarquer que la charte de la laïcité stipule qu’ "aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme". Or, poursuit le SGEN, "c’est bien en invoquant des convictions politiques que quelques parents d’élèves et surtout des activistes xénophobes contestent les choix pédagogiques d’une enseignante d’éducation musicale et in fine les missions de l’École".

Les sites de Riposte laïque ici, Nice-Provence ici, de Nice-Matin ici

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