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Laïcité : conflit à l'ESPE de Paris

Paru dans Scolaire le mardi 05 décembre 2017.

A l'occasion de la "Journée de la laïcité" [le 9 décembre, ndlr], l'ESPE de Paris propose à ses étudiants et formateurs, lundi 11, deux conférences, de Georges Bensoussan et de Philippe Val, ce qui suscite la réaction des sections syndicales CGT, FO, FSU, SGEN-CFDT de l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation. Elles "s'étonnent" du choix de "personnalités médiatiquement surexposées" et "déplorent" que l'ESPE ne ménage pas "l’expression plurielle propre au débat universitaire". 

L'ESPE rappelle que la laïcité "est inscrite dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation", qu'elle permet "la liberté de conscience", mais que "l’actualité témoigne parfois de manière très violente de contestations de ce principe". Le matin, les deux conférences seront "suivies de questions ouvertes à tous les formateurs et étudiants inscrits". Philippe Val "interrogera un étrange paradoxe : celui d’une société laïque dans ses principes -la nôtre-, et qui refuse parfois de reconnaître l’existence même d’attaques contre la laïcité". Pour sa part, Georges Bensoussan "fera part de son analyse sur la situation dans certains établissements scolaires" de façon à "prendre la mesure de la réalité à laquelle les enseignants sont parfois confrontés".

L'après-midi, deux ateliers seront ouverts aux formateurs, le premier atelier "portera sur l’enseignement du fait religieux", sur ce que doivent faire les enseignants et comment, le second "aura pour but d’apporter quelques éléments de réponse à la question fondamentale : la laïcité est-elle antireligieuse ?"

[Ancien directeur de Charlie hebdo et de France-Inter, Philippe Val a à maintes reprises, critiqué une laïcité qu'il accuse d'être trop tolérante à l'égard de l'islam et de l'antisémitisme. Georges Bensoussan, historien, responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, a dirigé sous le pseudonyme d'Emmanuel Brenner la publication en 2004 des "Territoires perdus de la république". Il a publié au mois de janvier chez Albin Michel "Une France soumise" dont la préfacière, Elisabeth Badinter écrit "Aujourd'hui, en France, on a peur de parler à visage découvert, tant on craint à juste titre les insultes, les représailles professionnelles et même les violences physiques qui peuvent s'en suivre. C'est dire combien notre lâcheté collective a affaibli notre démocratie."]

A noter que le SE-UNSA a publié un communiqué pour regretter que le ministère de l'Education nationale ne publie pas cette année de circulaire à l'occasion de cette journée, contrairement à ce qui s'était passé en 2015 et  2016, après les attentats, "pour inciter et accompagner les écoles et établissements". "Le silence du ministère sur la journée de la laïcité suscite l’interrogation", commente l'organisation syndicale. 

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