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Un consensus sur l'Ecole serait-il nécessairement trompeur ? (AJEDUC)

Paru dans Scolaire le lundi 04 décembre 2017.

L'éducation doit se comprendre comme une relation entre des individus, un élève ne se réduit pas à un cerveau, il faut tenir compte des interactions sociales et affectives, se méfier du scientisme qui le réduirait à ses dimensions cognitives : ces points font consensus pour Grégory Chambat et Marc Vanesson. Le premier est l'un des responsables du collectif "Questions de classe(s)", le second est délégué général du think tank "Vers le Haut", et ce 4 décembre, ils étaient invités par l'AJEDUC (l'association des journalistes spécialisés en éducation) à répondre à la question "Une école de tous et pour tous est-elle encore possible ?" Malgré la bonne volonté des deux responsables, tous deux porteurs d'idéaux pour une école plus juste, qui fasse le pari de l'éducabilité de tous, les points d'accord sont rares.

 Grégory Chambat, enseignant, auteur de "L'Ecole des réac-publicains" ne peut dissocier engagement syndical et engagement pédagogique. Il est de plus pour lui, illusoire de vouloir "dépolitiser" le débat sur l'école. Il passe par des "enjeux sociétaux fondamentaux", car sur les principes d'éducabilité de tous et d'égalité des intelligences, se manifestent "de vraies lignes de fracture". La classe elle-même est "un lieu de conflit". Il ne pense pas, disant cela, aux problèmes de discipline, mais aux divergences entre les projets, celui de l'enseignant et celui de l'institution ne coïncident pas nécessairement avec celui de l'élève ou celui de sa famille. Le service public lui-même est pluriel. Il se félicite d'ailleurs d'avoir eu, lorsqu'il était élève, des enseignants très différents les uns des autres, certains de gauche, d'autres de droite...

Marc Vanesson ne connaissait qu'à peine les questions d'éducation il y a deux ans,quand le think tank a été créé à l'initiative "d'acteurs engagés en faveur de la Jeunesse", les Apprentis d'Auteuil, le Collège des Bernardins, SOS villages d'enfants, les Scouts musulmans de France, l'OSE, Bayard presse... et lance un appel à des "Etats généraux de l'éducation". Il s'agit, explique Marc Vanesson, de se situer "hors champ partisan", de façon à définir des "fondamentaux de l'éducation" qui fassent consensus, ou qui, du moins, pourraient recueillir le consentement de tous, et de s'inspirer "de ce qui marche" (même s'il reconnaît l'impossibilité de définir des critères pour distinguer les réussites). En misant sur "l'intelligence collective", n'est-il pas possible d'imaginer une éducation qui prépare les jeunes à l'avenir, sans en laisser au bord du chemin tandis que d'autres sont "désorientés", s'apercevant que les études qu'ils ont faites n'ont pas de sens, qui évite l'éclatement, la dispersion de la société, et qui aide les jeunes à "se construire une unité intérieure".

Le site de l'AJEDUC ici

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