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"Nous voulons que le bac retrouve son sens" (Frédérique Rolet, SNES-FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 30 novembre 2017.

"Nous ne voulons pas devenir des formateurs, des évaluateurs, des sélectionneurs et finalement des agents du tri", déclare Claire Guéville, responsable lycées du SNES-FSU lors de la conférence de presse, ce jeudi, intitulée "Quel baccalauréat pour quel lycée ?".

"Nous ne sommes pas contre une réforme du baccalauréat mais nous ne sommes pas pour la réforme en cours dont nous ne savons pas tout mais qui a lieu dans la précipitation", souligne Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat. "Entrer dans la réflexion par l’annonce de la réduction du bac à 4 épreuves et l’instauration du contrôle continu verrouille les conclusions des discussion avant même leur ouverture." 

Selon une enquête en ligne du SNES, menée en octobre et en novembre, et à laquelle 2 263 personnes ont participé (71% de syndiqués, 23% de non-syndiqués, 6% de non réponses), 64,3% des enseignants sont opposés à la réduction du nombre d’épreuves terminales et 69,8% refusent le contrôle continu. Pour 60,9%, le nombre d’épreuves de 1ere et de terminale actuel est satisfaisant. Ils sont aussi 65,5% à juger satisfaisante la durée sur laquelle s’étale l’examen et 69,3% à considérer le contrôle local comme négatif.

Un examen trop facile à obtenir

Pour 69,3% des participants à cette enquête le baccalauréat est devenu un examen "trop facile à obtenir", 13,4% ont subi "souvent" des pressions pour relever les notes, 34,2% en ont subi "parfois" et 43% serait d’accord pour introduire une "note éliminatoire dans certaines matières d’une série". Interrogés par ToutEduc, les représentants du SNES n’ont pas été surpris par les résultats de cette enquête. "Il y a un réel décalage entre les exigences au quotidien et la façon dont on les évalue", commente Claire Guéville. "Dans certaines matières, c’est seulement une restitution du cours."

"Nous voulons que le bac retrouve son sens", intervient Dominique Rolet. "Nous sommes contre le lycée modulaire qui, comme en Grande Bretagne, ne ferait qu’aggraver les inégalités sociales et de genre. Nous sommes pour une spécialisation progressive et pour renforcer le cœur des séries. Nous sommes attachés aux trois voies du lycée (générale, technologique et professionnelle). On n’entend plus parler de la voie technologique, nous ne voudrions pas qu’elle devienne une simple option."

Ne pas confondre information et orientation

Pour le syndicat FSU, "le baccalauréat doit rester le premier grade de l’enseignement supérieur et ouvrir un droit à l’affectation dans la filière choisie par le bachelier. Avec le plan étudiants, la sélection des candidats puis leur parcours à l’université seront fonction d’un profil défini localement par chaque filière universitaire et, éventuellement du conseil de classe de l’année de terminale". 

Les psychologues de l’éducation nationale regrettent de ne pas être associés au débat et constatent "une fois de plus que l’orientation est réduite à l’information". Le nouveau site "terminales2017-2018" de l’Onisep leur paraît "avoir été créé dans la précipitation". Jugé "insuffisant", "il ne permettra pas aux élèves de milieux populaires de s’y retrouver et ne fera que renforcer les biais sociaux". 

 

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