Concours du 2nd degré public: les réactions du SE-UNSA, de l'APSES, de la Société des agrégés
Paru dans Scolaire le jeudi 30 novembre 2017.
La publication au JO des postes aux concours de recrutement des enseignants du second degré public (voir ToutEduc ici). Le ministère avait annoncé vouloir réduire le nombre de ces postes à proportion du nombre des postes non pourvus aux concours l'an dernier (voir ici). Toutefois, dans de nombreuses disciplines, le nombre des postes mis au concours est diminué de 25 %, sans considération du nombre des candidats admis cette année. Le nombre des postes offerts est même parfois supérieur au nombre des postes effectivement pourvus l'an dernier. C'est notamment le cas pour l'agrégation de musique, du CAPES d'allemand, d'anglais, de mathématiques, de lettres classiques et de plusieurs disciplines professionnelles qui seront, selon toutes probabilités, encore déficitaires l'an prochain.
Le SE dénonce "une baisse de 20 % pour les seuls concours externes" et une "rupture avec la politique volontariste de recrutement" du quinquennat précédent. Le syndicat UNSA des enseignants estime que le gouvernement renoue "avec une spirale négative trop connue". "Alors que le métier d’enseignant rencontre d’importantes difficultés d’attractivité, le gouvernement fait le choix d’envoyer un très mauvais signal à ceux qui font le projet de devenir professeur."
En ce qui concerne l'APSES (les professeurs de sciences économiques et sociales, ils ont "pris connaissance avec stupéfaction de la chute du nombre de postes ouverts aux concours du CAPES externe (-25%) et de l’agrégation externe (-19%) de sciences économiques et sociales, une des "disciplines où tous les postes à ces concours sont pourvus, avec une sélectivité qui demeure très forte" alors que "les SES sont depuis des années déjà en sous-effectifs, avec un recours aux collègues non-titulaires particulièrement élevé" et "que la demande sociale pour la diffusion de la culture économique et sociale au plus grand nombre n’a jamais été aussi forte".
La société des agrégés voit dans "la diminution du nombre de postes est une mauvaise réponse à la crise du recrutement" et dénonce "une politique erratique qui voit, sans justification, se succéder hausses et baisses brutales" du nombre des postes mis au concours externe: + 27,3% en 2013, + 2% en 2014, + 19,8% en 2015, +3,9% en 2016, -4,7% en 2017" et "près de - 20 %" pour l'an prochain. De plus, "elle ne constate aucune corrélation entre le nombre de postes supprimés et les difficultés de recrutement (donc le manque de candidats de bon niveau) dans certaines disciplines". La SDAU "s’inquiète par ailleurs de l’accroissement de la part des postes offerts à l’agrégation interne". ToutEduc a eu accès aux tableaux de calcul de la société qui donnent le pourcentage des postes non pourvus en 2015 (9 %, essentiellement en grammaire, 18 %, anglais, 10 %, espagnol, 7 %, mathématiques, 40 %, musique, 65 %), en 2016 (12 %, essentiellement en grammaire, 18 %, allemand, 25 %, espagnol, 5 %, mathématiques, 35 %, musique, 37 %), en 2017 (10 %, essentiellement en allemand 21%, espagnol, 7 %, mathématiques, 33 %, musique, 32 %).