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"CP à 12" : "premières impressions excellentes" pour Jean-Michel Blanquer, le SNUIPP y voit la négation du travail fait dans les autres classes

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 24 novembre 2017.

"Tous les REP+ sont passés aux CP à 12. Dans 85 % des cas, ils sont physiquement rentrés dans la mesure et le reste fonctionne avec deux maîtres côte à côte." Tel est le bilan quantitatif dressé, ce vendredi 24 novembre 2017, par le ministre de l'Éducation nationale en ce qui concerne la mesure des CP dédoublés. Celui-ci était notamment invité, à l'occasion du festival de l'innovation Futurapolis organisé à Toulouse les 24 et 25 novembre, à dresser un premier bilan de son action, 6 mois après sa nomination. Un bilan difficile à "dresser car les questions de l'éducation sont des sujets de long terme", a-t-il répondu, mais des questions qui amènent aussi à traiter des "sujets urgents" comme celui-ci. Ces mesures de court terme permettent de créer "l'école de la confiance" à laquelle il tient et ainsi "montrer que ça marche". Si le ministre estime qu'il est "trop tôt pour faire une évaluation scientifique", il fait état néanmoins de "premières impressions excellentes" et d'élèves d'ores et déjà "rentrés dans la lecture et l'écriture".

Le dédoublement des CP était également le thème de la visite qui a suivi son intervention à Futurapolis, organisée à l'école Faucher 1, située dans le quartier de la Reynerie en REP+. Une visite qui n'était pas au goût d'une intersyndicale, invitée à se rassembler ce même jour devant l'établissement par la FSU. Une quarantaine de personnes, essentiellement des enseignants et représentants syndicaux du SNUIPP, de la CGT, de SUD et de FO étaient présentes à ce rassemblement, selon le SNUIPP.

Effectifs réduits juste en CP et CE1 : c'est "nier le travail en maternelle et jusqu'en fin de cycle"

"Le ministre vient parader à l'école pour vanter son dispositif alors que les collègues n'ont rien demandé", commente un délégué syndical du SNUIPP et professeur des écoles en REP+. "Nous sommes venus réclamer la restauration des 'Plus de maîtres que de classes', dispositif qui fonctionnait très bien, celle des RASED, et des effectifs réduits pour toutes les classes et pas qu'en CP !" Et Xavier Mouchard n'estime pas "contradictoire" d'avoir ces revendications tout en plaidant pour des effectifs réduits. Mais pour lui, tout ne se joue pas au CP. Or cette mesure contribue, estime-t-il, à "nier le travail en maternelle et celui jusqu'à la fin des cycles".

Concernant les "maîtres +", 22,5 postes avaient été supprimés dès juin pour être affectés aux CP à 12 en Haute-Garonne. À ce jour, selon le co-secrétaire de Haute-Garonne de ce même syndicat, Jean-Philippe Gadier, il en reste une quarantaine, dans les REP, des écoles de la politique de la ville et des "écoles en difficultés qui ont bénéficié de mesures qualitatives".

Enfin, concernant les RASED, Xavier Mouchard indique qu'il n'en reste qu'un par circonscription et que le travail mené en direction des élèves en difficulté se borne à quelques bilans faits par les psychologues.

Un "plan du mercredi" qui sera effectif à la rentrée 2018

Si aucune réponse ne leur a été donnés, Jean-Philippe Gadier juge pour autant la journée "éclairante". D'abord parce que le rassemblement a été repoussé à une centaine de mètres de l'école par une présence policière jugée plutôt "énorme". Le co-secrétaire départemental fait aussi état de difficultés rencontrées pour obtenir une audience comme "cela se fait d'habitude lors d'un déplacement de ministre", en particulier pour les représentants de la FSU, organisation qui avait appelé au rassemblement. L'audience s'est finalement tenue auprès de la conseillère sociale du ministre mais les difficultés, selon le syndicaliste, traduisent un certain "climat". "Ce qui est inquiétant", estime-t-il, "c'est que l'on ait essayé de punir une organisation syndicale parce qu'elle avait organisé un rassemblement. C'est un fait aggravant, même si le refus de recevoir toutes les organisations syndicales aurait été tout aussi grave."

Le matin, Jean-Michel Blanquer a également évoqué "devoirs faits", qui doit concerner 7100 collèges en France, et le "plan du mercredi", un travail mené avec les collectivités locales sur les contenus qui doivent être proposés aux enfants ce jour là. "Je veux de la culture, du sport, de la nature dans la vie des enfants", a-t-il déclaré. Travail sur une "palette d'activités" à leur offrir qui doit être également "en cohérence avec le temps scolaires", a-t-il encore précisé. Le ministre souhaite présenter ce plan "dès que possible, pour qu'il soit effectif à la rentrée prochaine".

Camille Pons

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