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Le numérique amène-t-il à "repenser la forme scolaire" ? (Inspection générale)

Paru dans Scolaire le jeudi 23 novembre 2017.

"Si tous s’accordent pour reconnaître [que le numérique] a bouleversé notre approche des savoirs, le bien-fondé de son introduction dans les classes comme son intérêt pédagogique restent encore très controversés", constate Catherine Becchetti-Bizot dans son rapport "Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique, Vers de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner" que le ministère de l'Education nationale vient de publier. L'inspectrice générale, ancienne directrice du numérique pour l'éducation, rappelle que le précédent gouvernement avait fait "le pari d’une généralisation du numérique dans le système scolaire" car il y voyait "un levier stratégique de la refondation de l’École". Elle constate d'ailleurs que "la classe inversée", dont elle détaille avec beaucoup de précision les diverses formes, "a enclenché des dynamiques intéressantes de réflexion individuelle et collective" représentatives de la manière dont émergent "les nouveaux courants pédagogiques".

Mais pour elle, il ne suffit pas de mettre des tablettes entre les mains des élèves pour qu'ils bénéficient des "nombreuses opportunités d’apprendre de manière autonome, d’être créatifs, de coopérer et d’interagir" qu'offre le numérique. Encore faut-il qu'ils soient accompagnés, "dès le plus jeune âge", dans la découverte de ces nouveaux environnements et qu'ils en comprennent les enjeux, "les mécanismes et les logiques sousjacents". Au-delà, elle estime avec Philippe Meirieu, que c’est au regard des priorités que se fixe le système éducatif qu’il "faut reconsidérer le rôle et l’usage des outils numériques dans l’éducation, et non l’inverse."

"Donner plus de latitude aux équipes pédagogiques" 

Le rapport se conclut avec de nombreuses "recommandations", notamment "donner plus de latitude aux équipes pédagogiques pour mener des expérimentations et participer à des recherches", mettre en réseau les initiatives individuelles, "permettre aux personnels engagés dans des expérimentations impliquant le numérique de participer à des recherches - actions".

Il faudrait aussi "encourager la création collaborative de contenus pédagogiques numériques par les enseignants" avec une plateforme sécurisée "pour héberger et stocker les ressources produites par les enseignants et leurs élèves". Il faut aussi respecter "la liberté de choix des outils par les équipes pédagogiques", même "s’il incombe au ministère (...) de définir des cadres de confiance, d'interopérabilité et de sécurité des procédures d'accès aux ressources et aux données". Catherine Becchetti-Bizot évoque d'ailleurs la construction de cadres de confiance "en lien étroit avec la CNIL", pour que l’accès aux ressources soit sans danger pour les élèves "compte tenu des enjeux qui sont liés à la collecte et à l’ouverture des données". Elle propose également de "faire évoluer la forme scolaire, l’aménagement du temps et des espaces d’apprentissage (...)jusqu'à l’organisation de classes - ateliers, de classes - laboratoires ou de 'tiers lieux' impliquant des partenaires".

Le rapport est téléchargeable ici

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