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La classe inversée crée une communauté apprenante (Educatec-Educatice)

Paru dans Scolaire le vendredi 17 novembre 2017.

La "classe inversée" deviendra-t-elle un jour la classe tout simplement ? "Oui, je travaille à sa disparition", ironise Héloïse Dufour, la présidente du collectif enseignant "Inversons la Classe", "mais, aujourd’hui, elle a surtout besoin de soutien par les pairs avant celui de la hiérarchie. Toutes les relations en classe n’ont pas vocation à être horizontales mais elles sont encore largement verticales".

Intervenant dans un débat intitulé "Inverser la classe… quels enseignements en tirer pour notre système éducatif ?", organisé le 15 novembre dans le cadre du Salon Educatec-Educatice, Héloïse Dufour constate "la croissance exponentielle" du nombre d’élèves concerné par cette pratique pédagogique. "En 2013, lors de la création du collectif, ils étaient quelques dizaines, aujourd’hui ils sont un million !".

Une pédagogie horizontale

Etude du cours à la maison, exercices d’application en classe, "la classe inversée, est une pédagogie horizontale qui accompagne l’élève dans l’acquisition de ses connaissances", souligne Éric Guérineau, proviseur du lycée Maurice Genevoix à Bressuire. "Quand je suis arrivé dans ce lycée, j’ai voulu comprendre et j’ai surtout vu que la classe inversée fonctionnait en mode îlots et pas en autobus… Les élèves, les enseignants m’ont convaincu et moi, j’ai notamment convaincu la Région de réaménager les salles de laboratoires. Aujourd’hui nous avons sept professeurs de physique qui pratiquent cette pédagogie".

Vincent Audebert, IPR-IA de Sciences de la Vie et de la Terre dans l’académie de Créteil, se veut plus nuancé : "Je suis à la fois bienveillant et critique. Cette pratique suscite beaucoup d’intérêt et connaît un certain succès mais elle n'est pas toujours synonyme de qualité. Laisser les élèves seuls face au savoir peut être clivant. Je donne sa place à cette pratique mais sa juste place. Ce n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique académique."

Pas un modèle

"La classe inversée n’est pas un modèle, il n’y a pas une seule manière de faire", insiste la présidente du collectif. "Elle fait partie des outils mis à la disposition des enseignants. Elle s’enrichit par des échanges." Une opinion partagée par Alain Van Sante (académie de Rennes) : "Ce n’est pas seulement un dispositif, c’est un moyen d’échanges, une communauté apprenante. Sa mise en place oblige les différents acteurs à se réunir."

Comment inspecter une classe inversée ? "Il faut s’adapter", répond Vincent Audebert. "Ce mode de fonctionnement touche aujourd’hui toutes les organisations. Notre rôle est d’accompagner, de soutenir, avec exigence." "Nous sommes tous là pour faire réussir nos élèves", intervient le proviseur du lycée Maurice Genevoix. "Il faut d’abord établir un climat de confiance, expliquer… et faire constater le bien-être des élèves et des enseignants".

Le site d’Inversons la classe : www.laclasseinversee.com

 

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