"Une révolution copernicienne de l’apprentissage" (Muriel Pénicaud)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 12 novembre 2017.
"L’apprentissage souffre d’un paradoxe, c’est à la fois une voie de réussite mais aussi une voie qui est sous-estimée et mal reconnue", estime Muriel Pénicaud, ce 10 novembre, à l’issue de la réunion de lancement de la concertation pour la transformation de l’apprentissage. En présence de Jean-Michel Blanquer et de Frédérique Vidal, la ministre du travail a annoncé "une vraie refonte de l’apprentissage". Il s’agit "de partir de la demande des jeunes et des entreprises et non pas de demander aux jeunes de s’adapter à un système qui n’est pas fait pour eux. C’est pour cela que je parle d’une révolution copernicienne."
Pour lever les freins au développement de l’apprentissage, la ministre souhaite "renforcer significativement sa place dans l’ensemble du système éducatif et de la formation professionnelle". Il doit être "réactif, en phase avec les évolutions du marché du travail et des besoins des entreprises ; transparent, parce qu’aujourd’hui les jeunes et les familles ne sont pas en mesure de faire leur choix de manière libre et éclairée ; responsabilisant pour les entreprises et, pour qu’elles puissent faire davantage d’offres, les différents groupes de travail mis en place reverront un certain nombre de règles, la taxe d’apprentissage, les aides, les conditions d’exécution du contrat d’apprentissage, les rémunérations…"
Entrecroiser des compétences
Le ministre de l’éducation nationale souligne : "l’objectif commun est de s’attaquer vraiment au chômage des jeunes et pour cela nous devons entrecroiser nos compétences. Il faut mettre un terme aux clivages qui n’ont pas lieu d’être et qui, dans le passé, ont pu opposer les lycées professionnels et l’apprentissage. Il faut organiser des passerelles, introduire plus de souplesse entre les différentes voies de formation professionnelle. Imaginer des campus où on trouvera un LP, un CFA, l’université, des laboratoires de recherche..." Une coopération souhaitée par la ministre de l’enseignement supérieur qui atteste de "la compétence des universités pour savoir articuler formation initiale et apprentissage".
Le rapport sur la transformation de l’apprentissage devrait être publié fin janvier.
A noter que l'ARF rappelle à cette occasion que les Régions de France proposent d' "améliorer l’information des jeunes (...) en intégrant l’orientation scolaire au cœur du service public régional d’orientation" et considèrent que le pilotage serait "simplifié et reconnu" si "l’offre de formation professionnelle initiale, de l’apprentissage jusqu’aux lycées professionnels" leur était confié.
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Colette Pâris