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Le "plan étudiants" contesté par plusieurs syndicats enseignants et lycéens, vote négatif au CSE

Paru dans Scolaire le vendredi 10 novembre 2017.

Le Syndicat général des lycéens (SGL) et l’UNL (Union nationale des lycéens) ont pris position contre le "plan étudiants aux côtés de l’UNEF et Solidaires étudiants ainsi que  de quatre syndicats enseignants (FERC CGT, FNEC-FP FO, FSU et SUD éducation) à l'occasion de sa présentation, hier 9 novembre, au Conseil supérieur de l'éducation.

Ils contestent la portée de l'augmentation budgétaire annoncée en faveur de l’accueil d’étudiants pour les 5 prochaines années, au motif que la moitié du milliard d'euros annoncé correspondrait au Grand plan d’investissement déjà budgétisé et qui se fera sous forme d’appels à projets. Quant aux 500 millions restant, ils ne présentent aucune garantie "sur les recrutements d’enseignants et de personnels techniques".

Ils déplorent "la possibilité pour les universités de sélectionner les étudiant.es pour l’accès à une filière" car les universités auront "la possibilité de trier les dossiers selon un ordre de préférence" et les lycéen.nes recevront "une réponse négative, favorable ou favorable sous conditions". Cela "au lieu de mettre en place des dispositifs pédagogiques pour tou.tes les étudiant (es) sur la base du volontariat". Pour SUD éducation, "la solution n’est donc ni le tirage au sort, ni la sélection mais bien de mettre fin à une pénurie organisée". La confédération FO dénonce des "prérequis" appelés "attendus" qui "prendront en compte les résultats au contrôle continu de la 1ère et de la terminale" et elle considère que ce projet ouvre la voie "à des cursus universitaires à plusieurs vitesses".

Pour sa part, la FSU estime qu'avec ce projet de loi, "le gouvernement a choisi le sous investissement et la sélection généralisée". Elle estime à 3000 le nombre des ETP nécessaires à "l'examen de tous les dossiers des bacheliers par des personnels des universités déjà en sous-effectif". Pour le SGL, il s'agit "d'un véritable gâchis", de "mesurettes" sans moyens financiers, "d'une sélection avec ornements et paillettes". Dans les amendements qu'elle a déposés, la FCPE demande que les "dispositifs pédagogiques et parcours personnalisés", qui "vont dans le bon sens", n'aboutissent pas "au développement d'une année blanche où l’étudiant ne progresse pas dans l’acquisition de son diplôme et/ou il se retrouve exclu du cursus de formation de la filière choisie". La fédération de parents d'élèves demande surtout que soit supprimée la possibilité pour une formation de prononcer les inscriptions en fonction du nombre de places disponibles, ce qui revient à sélectionner les élèves.

En revanche, le SGEN-CFDT a présenté plusieurs amendements visant à ce que l'établissement d'enseignement supérieur tienne compte "de l’avis du conseil de classe", de la cohérence du projet du candidat, des "compétences acquises au cours de sa formation antérieure et tout élément montrant [s]a motivation". Il demande que ce dispositif fasse "l’objet d’un bilan présenté annuellement au CSE et au CNESER". Quant au SNALC, il soutient le plan parce qu'il "comporte de nombreuses mesures qui permetront une meilleure réussite de chacun".

Pour la PEEP (les parents de l'école publique), qui a également voté en faveur du texte et qui a "accueilli de façon positive la volonté de réformer l'orientation et le premier cycle universitaire", un "parcours Avenir" rénové et dynamisé doit être mis en place "dans tous les collèges et lycées". Mais elle doute "de l’efficacité du projet de consacrer deux semaines à l’orientation durant l’année de terminale" et elle est "réservée quant à l’efficacité de la nomination de deux professeurs principaux en classe de terminale" alors qu' "un renforcement des équipes de psychologues de l’Education nationale" serait nécessaire. Elle regrette le calendrier proposé : "les élèves recevront leurs propositions d’affectation avant les épreuves écrites du baccalauréat, ce qui est souvent particulièrement déstabilisant".

L'APEL (les parents de l'école privée sous contrat), qui estime que le projet de loi "présente de nombreuses propositions intéressantes et pragmatiques" considère que "certains points méritent encore des éclaircissements", elle souhaite que soit "renforcée la formation des professeurs principaux" et elle estime que c'est "bien en amont [de la terminale] qu’il faut se préoccuper du projet personnel du jeune". Elle voudrait que l’avis du conseil de classe "donne lieu à un compte rendu circonstancié (...) qui ouvre à une rencontre avec les parents".

La CFE-CGC qui se dit favorable à la sélection à l'entrée de l'Université, a voté pour le projet de loi qui invite "l’équipe pédagogique du lycée aussi bien que celle de l’établissement universitaire d’accueil à 'vérifier' le projet du futur étudiant et à veiller notamment à la 'cohérence' entre les capacités, acquises aussi bien que requises, et les choix de ce dernier". 

Au total, le CSE a émis un vote négatif.

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