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Educatec-Educatice : 20 dispositifs innovants présentés en 20 images de 20 secondes chacune et soumis au débat en fin de journées (Ligue de l'Enseignement)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 08 novembre 2017.

À l'occasion de la 22e édition du salon Educatec-Educatice, qui s'ouvre mercredi 15 novembre 2017 et dont ToutEduc est partenaire, la Ligue de l'Enseignement introduit le Pecha Kucha (prononcer pétcha koutcha), un format de pitch (synthèse d'un récit) inventé à la fin des années 2000 au Japon, pour la présentation de 20 dispositifs, "tous identifiés comme des innovations dans les académies, accompagnés par les CARDIE (conseillers académiques en recherche-développement, innovation et expérimentation) et référencés pour la plupart sur la base Expérithèque [la bibliothèque nationale des innovations et expérimentations pédagogiques, ndlr], qui recense aujourd'hui quelque 6000 initiatives, dont 15 % d'innovations liées au numérique", précise à ToutEduc le directeur Éducation et culture de la Ligue, François Muller. "Et toutes sont dans le top 100 de celles qui sont suivies pour leur caractère innovant". Mais au-delà de la sélection des dispositifs à présenter c'est le format qui constitue "l'originalité". "Le Pecha Kucha signifie bruit de la conversation", explique-t-il. "Cette formule, inédite au salon, avait été initiée pour donner une contrainte aux architectes lorsqu'ils devaient présenter leurs projets, car ils étaient très bavards !" La contrainte, c'est associer une présentation orale à la projection de 20 diapositives, ou slides, se succédant toutes les 20 secondes, soit une présentation totale de 6 minutes et 40 secondes qui impose à l'intervenant concision, sens de l'éloquence, de la narration, du rythme et de l'expression graphique.

Du 15 au 17 novembre 2017 à Paris, seront donc programmées trois sessions "Pecha Kucha", chacune autour des trois thèmes retenus cette année, "trois défis éducatifs identifiés par la commission européenne dans son rapport The future of learning", précise la Ligue : dans quelle mesure le numérique participe-t-il à la personnalisation des apprentissages, comment contribue-t-il à changer la "forme" scolaire, facilite-t-il la coopération par, avec et pour tous les élèves et leurs enseignants dans les apprentissages ? Ces présentations "très dynamiques et qui prennent une orientation très professionnelle à l'image de certaines présentations TEDx [Technology, Entertainment and Design, conférence où sont partagées idées et pensées émergentes sur tous types de sujets, ndlr]", feront par ailleurs, chaque fin de journée, l'objet d'une "controverse", c'est-à-dire d'une mise en débat. "Ce débat sera animé par un expert, non pas des dispositifs numériques mais des processus pédagogiques que ces dispositifs promeuvent : personnalisation, forme scolaire et coopération", poursuit François Muller. Une formule "originale", selon lui, "car elle doit permettre de sortir de présentations classiques un peu 'plan-plan', de susciter le débat et de dépasser la question des équipements pour aborder surtout l'apprentissage".

Un Fablab inclusif et qui travaille sur l'inclusion, une aide aux devoirs en ligne...

Parmi ces dispositifs innovants, et alors même que la mesure "Devoirs faits" vient d'être lancée, sera présentée la plateforme ADELL (Aide aux devoirs et aux leçons en ligne), utilisée aux collèges Georges Rouault à Paris et Blaise Pascal à Saint-Flour : via l'ENT, l'élève, de chez lui, communique en direct par tchat, vidéo ou audio avec un enseignant qui lui apporte un soutien essentiellement méthodologique ; il peut, au choix, accéder à une classe virtuelle où il retrouve des camarades, ou demander une connexion individualisée ; la plateforme donne aussi accès à un tableau blanc sur lequel on peut écrire et dessiner, et donne la possibilité de partager des documents, de les annoter... Cet outil devrait être également utilisé ensuite par les élèves de 3e pour la révision du DNB.

Le lycée des métiers des services aux entreprises Henri Nominé de Sarreguemines (académie de Nancy-Metz) viendra de son côté présenter son FabUlis 3.0, un laboratoire de fabrication et d'échange de pratiques autour de l'école inclusive qu'il gère depuis 2014. Dès sa conception, l'accent a été mis dans ce Fablab ouvert à tous (élèves, enseignants, chercheurs, particuliers et professionnels) sur les espaces d'apprentissages, les nouvelles technologies et les pédagogies permettant aux élèves de l'Ulis pro (unité localisée pour l'inclusion scolaire) d'avoir accès aux apprentissages dits "ordinaires" "mais de manières différentes, avec l'aide des neurosciences éducatives.

Résultats d'expérimentations de co-constructions d'espaces éducatifs

Le Lab éducation de la CDC (Caisse des dépôts) présentera de son côté les cinq expérimentations qu'il a accompagnées dans le cadre d'un appel à projets lancé en octobre 2016 avec le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'association des maires et des présidents d'intercommunalité de France, l'assemblée des Départements de France et Régions de France, expérimentations qui visaient à transformer des espaces scolaires pour les adapter aux nouveaux enjeux et nouveaux usages, en considérant "non seulement l'établissement scolaire et ses usagers mais aussi l'espace d'apprentissage étendu par le numérique (notamment les réseaux sociaux), et les acteurs de l'apprentissage 'informel' (parents, associations et autres acteurs de la ville)".

Ces "co-constructions d'espaces éducatifs innovants" ont donc été conduites, durant 6 mois de janvier à juin 2017, par des équipes associant collectivités, établissements scolaires (avec également les élèves) et entreprises qui développent des solutions de transformation, aménagement, rénovation d'espaces éducatifs (PME, start-ups, ingénieristes, architectes, industriels…). Les résultats et la méthodologie (définie et validée avec des chercheurs et des étudiants designers qui ont été aussi associés à ces expérimentations), et sur lesquels le groupe CDC souhaite s'appuyer pour proposer à d'autres établissements de construire un plan de transformation sur 3 ans arrimé à un projet de rénovation du bâtiment, seront présentées le jeudi 16 novembre.

Un Pecha Kucha fera aussi un focus sur l'utilisation du jeu sérieux "Survive on Mars", dans des classes de seconde des lycée général et technologique Blaise Pascal à Orsay, lycée français de Vienne et lycée général et technologique de l'Escaut à Valenciennes. Dans ce jeu, les élèves mobilisent connaissances et savoir-faire de différentes disciplines (SVT, sciences physiques et chimie, mathématiques, technologies, français…) pour résoudre des missions sur Mars en incarnant des personnages plongés dans univers proche de la réalité et qui prend en compte des données scientifiques récentes de la NASA et du CNES. Ils peuvent collaborer avec d'autres classes de l'établissement ou d'établissements différents, y compris à l'international.

 Ludovia au salon et en Suisse

Notons aussi la présence au salon de l'équipe organisatrice de LUDOVIA, l'université d'été du numérique éducatif qui se déroule chaque année au mois d'août à Ax-les-Thermes (Ariège). Outre présenter la programmation de sa toute première édition suisse qui se déroulera du 27 au 29 mars 2018 à Yverdon-les-Bains, LUDOVIA présentera, le vendredi 17 novembre, autour du sociologue Patrice Flichy et de Jean-François Cerisier, enseignant chercheur et spécialiste de l'éducation, la thématique retenue pour sa 15e édition programmée, toujours en Ariège, du 21 au 23 août 2018, "Innovations et institutions dans le numérique éducatif".

Camille Pons

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