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L'Académie de médecine propose de rattacher la santé scolaire au ministère de la Santé

Paru dans Scolaire le mercredi 01 novembre 2017.

"L’objectif de ce rapport est d’attirer l’attention sur la situation alarmante de la médecine scolaire en France." L'Académie de médecine vient d'adopter un rapport dans lequel elle  préconise d' "organiser un système de santé scolaire, de la maternelle au lycée, rattaché au ministère de la santé qui assure, d’une part, la création d’une véritable équipe de santé entre les médecins, les infirmiers(ères), les assistantes sociales et les enseignants ayant reçu une formation spécifique, et, d’autre part, un maillage extra-scolaire robuste entre les professionnels de santé concernés par l’enfant (PMI, généralistes, pédiatres, pédopsychiatres, psychologues, orthophonistes, services sociaux…)."

Le rapport donne quelques chiffres : L’ordre des médecins a enregistré en 2015, 1770 praticiens exerçant la médecine scolaire, parmi lesquels les "médecins de l’Education nationale", recrutés par concours et  qui reçoivent une formation théorique à l’ÉHESP (École des hautes études en santé publique) de 8 à 16 semaines, des vacataires et des contractuels et des médecins scolaires "municipaux" recrutés "par les municipalités d’une douzaine de villes importantes".

Une attractivité dégradée

Or "la diminution du nombre de médecins scolaires est dramatique, "le taux moyen d'encadrement variait de 2 000 à 46 000 élèves par médecin" en 2015-2016 et "certains départements n'ont plus de médecins" selon une enquête du syndicat UNSA des médecins scolaires. De plus, l’attractivité pour la profession "s’est fortement dégradée" : mauvaises conditions matérielles, rémunération inférieure à celle des médecins de la fonction publique, spécificité non reconnue par une formation universitaire, absence d’équipe de "santé scolaire", "donnant souvent au médecin une impression de solitude ou d’abandon", d'autant que "la coopération médecins-infirmières n’est pas évidente, au contraire".

L'Académie rappelle que le Premier ministre avait saisi les inspections générales de l'Education nationale et des Affaires sociales en 2015. Les résultats "ne sont toujours pas connus à ce jour". Quant aux enquêtes de la DRESS et de la DEPP (les services statistiques de la Santé et de l'Education nationale), elles sont "partielles et trop épisodiques", "il n’existe pas d’évaluation pour les troubles d’apprentissage et du langage, la prise en charge du handicap ou l’accueil individualisé des enfants atteints de maladies chroniques, alors qu’ils se sont considérablement accrus ces dernières années".

Organiser un système de santé scolaire

Le rapport préconise d'assurer pour les enfants de 6 ans "un examen de santé, aujourd’hui très insuffisamment réalisé et inégalitaire, en spécifiant, dans un texte précis, le contenu de la mission des médecins et celui des infirmiers (ères)", et de "renforcer la place de la prévention et de la santé au sein des instances de l’Education nationale", mais aussi d'instaurer "une évaluation à l’aide d’indicateurs fiables et représentatifs pour clarifier les priorités et le pilotage de la santé scolaire".

Il préconise surtout de "remédier d’urgence à la pénurie des médecins de l’éducation nationale" en inscrivant leur statut "dans un cadre de médecins de prévention dans la fonction publique, pour améliorer leur nombre et leurs conditions matérielles".  Cela suppose d' "instaurer un enseignement universitaire de la médecine scolaire dans toutes les Facultés de médecine sous la forme d’une formation spécialisée transversale de médecine scolaire et développer un enseignement spécifique pour les infirmières scolaires, suffisamment long et comportant une formation sociétale et environnementale". Il  s'agit donc "d'organiser un système de santé scolaire".

Le rapport est téléchargeable ici

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