Accès à l'enseignement supérieur : premières réactions (SNPDEN, CFDT, FAGE, P. Hetzel, Jeunes écologistes)
Paru dans Scolaire le lundi 30 octobre 2017.
Le SNPDEN considère que les dispositions concernant l'entrée dans l'enseignement supérieur annoncées ce 30 octobre (voir ToutEduc ici) "répondent globalement aux difficultés rencontrées" mais le syndicat UNSA des personnels de direction attire l'attention sur "l'impossibilité matérielle pour les conseils de classe de formuler effectivement un avis sur chaque voeu [exprimé par les lycéens] soit jusqu'à 350 avis à émettre en une ou deux heures". Il demande à être associé à la recherche de "solutions pragmatiques". Il "se félicite de la possibilité de désigner deux professeurs principaux en terminale", mais souligne "qu'il est déjà parfois difficile d'en trouver un". Il regrette par ailleurs "les nouvelles outrances formulées envers la plateforme APB accablée d'une responsabilité qui n'était pas la sienne" [le Premier ministre a parlé de "scandale" et de "naufrage", ndlr].
Dans un communiqué commun, la CFDT, le SGEN et la FEP "portent une appréciation globalement positive sur les annonces du gouvernement" puisque "l’étudiant a désormais la possibilité d’un choix éclairé", qu'il "aura le dernier mot sur son orientation" et qu'il sera "plus fortement soutenu et accompagné dans son parcours". La concertation sur le baccalauréat "devra permettre de dresser les lignes d’une future réforme cohérente sur l’ensemble du parcours scolaire", mais "cette réforme repose sur l’engagement des personnels de l’enseignement supérieur et de l’enseignement scolaire", engagement qui "doit être reconnu et valorisé (...) en termes de rémunération, de déroulement de carrière, de temps de travail et de formation".
Pour sa part, la FAGE "salue une réforme ambitieuse" puisque "chaque jeune décidera de son choix final d’orientation" à la condition que "la réforme ne soit pas dévoyée, notamment dans les filières en tension où le risque de sélection sur dossier subsiste"; l'organisation étudiante "exige la mise en place d’un plan d’urgence pour rehausser les capacités d’accueil". Elle souligne toutefois que "la personnalisation des parcours, notamment à travers la licence en 4 ans, permettra la validation de crédits ECTS tout en préservant le droit aux bourses".
Patrick Hetzel, député LR et ancien directeur de l'enseignement supérieur dénonce pour sa part "des annonces en trompe l’œil" puisque le Premier ministre "donne la possibilité aux universités de formuler leur avis sur les candidatures", mais que le bachelier pourra s’inscrire "même si l’avis est très réservé voire négatif". Quant aux branches professionnelles qui "ont beaucoup œuvré pour développer des outils d’information et de formation", elles ne voient pas le système éducatif s'ouvrir "et prendre en considération les attentes des employeurs".
Pour leur part, les "Jeunes écologistes" ne peuvent accepter une réforme "visant à établir une sélection après l’obtention du baccalauréat". Pour eux, "allonger d’une année les études par une année de consolidation des 'prérequis' n’a qu’un but : dissuader des vocations et donc faire baisser les effectifs (...) L’augmentation du budget annoncé ne suffira pas à couvrir les dépenses".