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Accès à l'enseignement supérieur : le "rapport Filâtre" délimite les zones de consensus sans trancher sur les pré-requis

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 20 octobre 2017.

"Actuellement, l’impréparation des jeunes lycéens à leur projet de poursuite d’étude et/ou d’insertion professionnelle est manifeste. Les activités de préparation à l’orientation sont assez peu considérées, au profit d’activités d’enseignement ou d’aides personnalisées centrées sur les programmes disciplinaires", constate Daniel Filâtre dans le rapport publié hier, 19 octobre, au terme de la consultation lancée après l'émotion provoquée par les tirages au sort pour l'admission dans certaines licences. Sur 17 propositions, 8 concernent directement l'enseignement scolaire.

Le rapport propose tout d'abord de "repenser intégralement le parcours Avenir", même s'il constitue, "de la classe de sixième à la classe de terminale", "un cadre pertinent". Mais, "son déploiement apparaît très partiel et insuffisant" et il "réclame un accompagnement humain élaboré, de nouveaux outils et le développement de ressources et services adaptés".

Pour "assurer à chaque lycéen un accompagnement personnalisé et responsable", il y a urgence à former les enseignants qui ont un "rôle majeur" à jouer. "La création de dispositifs de formation à leur intention, adaptés et évolutifs est un impératif." Pour certaines filières, un enseignant pourrait se voir confier un rôle de référent. Il faut aussi que figurent dans l'emploi du temps des élèves "des séquences identifiées".

En terminale, le conseil de classe pourrait donner un avis "pour toute orientation vers l’enseignement supérieur" et non plus seulement pour les filières sélectives. Mais s'agit-il d' "une information à l’intention du jeune lycéen" ou "d’un avis officiel transmis à l’établissement d’enseignement supérieur auprès duquel le jeune lycéen a déposé une candidature" qui serait "pris en compte pour son admission sans qu’il ait pour autant un caractère sanctionnant" ? Le rapport laisse la question ouverte.

Les outils numériques pourraient être davantage exploités "pour accompagner la démarche d’orientation", "être conçus au service des jeunes lycéens, en leur révélant des parcours adaptés à leur profil, en les sécurisant et en suscitant leur ambition".

La 5ème proposition porte sur un élargissement de la perspective d'orientiation, "de la façon la plus exhaustive possible", pour prendre en compte "une première insertion professionnelle, une année de césure ou une première expérience d’engagement". Il est de plus "impératif que l’accompagnement des jeunes lycéens et/ou jeunes étudiants soit coordonné avec l’Etat et les conseils régionaux, les établissements d’enseignement scolaire et supérieur, les branches professionnelles et les associations".

Si "l’actuelle procédure APB est menacée de toute part, les membres de la consultation ont confirmé, à la quasi-unanimité, l’intérêt d’un processus national d’affectation sous réserve d’amélioration et d’une plus grande transparence (...) D’autre part, les débats ont porté sur le périmètre d’APB (...). L’outil intègre aujourd’hui 85% de l’offre de formation supérieure post bac. Il est demandé d’amplifier le périmètre afin que le dispositif soit le plus large et complet possible." De plus, les enseignants doivent accompagner "de manière systématique l’usage du futur dispositif APB".

Les propositions 7 et 8 tentent de répondre à la question de la sélection et des pré-requis. Le groupe qui a travaillé sur la "prise en charge personnalisée" des nouveaux étudiants "s’est largement entendu sur la nécessité d’accueillir tous les bacheliers qui souhaitent poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur" et "deux pistes ont été discutées", "assurer dès la classe de terminale une prise en charge personnalisée des élèves jugés plus fragiles au regard de leur projet d’étude" et "mettre en oeuvre des parcours spécifiques" qui seraient proposés "à certains bacheliers". Mais comment prendre en compte le profil de l’élève ? C'est le sujet qui "a suscité le débat le plus vif" : "si tous les membres des groupes considèrent indispensable que ces prérequis soient affichés", "la question est hautement plus sensible lorsque ces prérequis pourraient devenir prescriptifs". Quatre scénarios sont envisagés, "Accès libre sans avis ni recommandation. Accès libre avec avis et recommandations. Accès sous conditions. Accès sélectif". Si "se dégage majoritairement un accord sur la prise en compte du profil de l’élève", reste à savoir si cette prise en compte a un "caractère prescriptif" ou si "le choix final [est] laissé ou non à l’étudiant". Quoi qu'il en soit, "cette prise en compte suppose la profonde transformation de l’offre de formation dans le premier cycle d’études supérieures".

Le proposition 9 porte donc sur la réorganisation du cursus de licence, qui devrait être plus souple, plus lisible et permettre des "allers et retours emploi-formation". La proposition 10 porte sur de nouvelles approches pédagogiques, voire "un contrat pédagogique établi entre l’étudiant et l’équipe pédagogique". Le rapport propose aussi de favoriser les expérimentations, de former et accompagner les enseignants du supérieur, de globaliser les aides aux étudiants, d'améliorer les droits spécifiques des étudiants salariés. La 15ème proposition porte sur le logement étudiant, la 16ème sur l'accès aux soins des étudiants et la dernière sur leur accès aux activités culturelles et sportives.

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