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Elèves handicapés : le SNUDI-FO dénonce leur "inclusion systématique", même en cas de troubles graves du comportement

Paru dans Scolaire le mercredi 18 octobre 2017.

"Les élèves qui souffrent de graves crises du comportement influencent les autres élèves. On ne sait plus comment y répondre (...) Il y a une mise en danger de tous les enfants" ou "Je ne suis ni un policier, ni un infirmier en psychiatrie. Je suis également très mal à l’aise à l’égard des parents qui me confient au quotidien leurs enfants. L’école et les enseignants en ont la responsabilité." La section parisienne du SNUDI (le syndicat FO du 1er degré) publie un "livre noir de l’inclusion systématique des élèves dans les écoles parisiennes" dans lequel elle multiplie les témoignages d'enseignants confrontés à des élèves souffrant d'un handicap du type "troubles du comportement".

Ceux-ci sont souvent très impressionnants. "En plein cours, il a cassé en deux une paire de ciseaux rapportée de la maison. Il en a fait deux lames de couteaux puis s’est mis, après s’être levé, à boxer l’air au milieu de ses camarades en hurlant qu’avec ça : 'on peut planter et égorger quelqu’un'. J’ai dû le calmer avant de pouvoir le désarmer". Un autre "fugue hors de la classe, en tournoyant et dansant dans la classe, retourne en classe, s’assied à sa table, hurle sur l’enseignante, se lève et sort à nouveau de la classe. Je lui demande calmement de regagner sa place. Il claque très violement la porte, entre à nouveau et soulève une chaise et la lance dans ma direction deux fois de suite." Plusieurs témoignages font état de la mise en danger d'autres élèves et des violences physiques subies par les enseignant.e.s.

Les difficultés de l'administration

Mais surtout ces témoignages témoignent des difficultés de l'administration, comme le montre cet échange entre un directeur d'école, le psychologue du RASED et le rectorat : "On a obtenu que [cet enfant] soit hospitalisé à … Il n’y a pas eu de réponse. Aucune mesure n’a été annoncée. Il est donc revenu à temps normal [à temps plein, sans aménagement, ndlr] à l’école." Le rectorat : "On est dans l’interministériel : ARS, services sociaux (...) Je ne peux pas vous dire autre chose." Le psychologue : "Une orientation en ITEP a été décidée. Il y a des places en ITEP. Pourtant, il faut attendre un délai de trois mois (...)  L’administration peut-elle accélérer ?" Le rectorat : "Moi, je peux relayer. C’est compliqué."

L'organisation syndicale dénonce "le manque cruel de structures spécialisées et la diminution de postes d’enseignants spécialisés" qui expliquent que "les professeurs ont l’impression d’être abandonnés par leur hiérarchie dans des situations de grand danger aussi bien physique que psychologique" alors que les AVS (auxiliaires de vie scolaire) sont "trop souvent absents sur le terrain". Mais elle met aussi en cause "le rôle décisionnaire désormais laissé aux parents pour activer le processus de prise en charge de leur enfant. Évoquer ces situations sensibles et délicates se heurte très souvent à leur incompréhension voire leur réticence qui tourne parfois au déni ou à l’agressivité vis-à-vis de l’enseignant."

Elle voit dans ces "dysfonctionnements" les conséquences de la "loi Montchamp" du 11 février 2005, dont elle estime qu'elles ont été aggravées par la loi de refondation de 2013 dont elle demande l'abrogation.

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