Jean Michel Blanquer au lancement de la Code-week 2017 : "derrière compter il y a coder"
Paru dans Scolaire le dimanche 15 octobre 2017.
C’est au ministère chargé de l’éducation nationale que les organisateurs de la Codeweek 2017 ont lancé la 5e édition de la semaine européenne du code, une semaine dédiée au code et à la programmation numérique pour célébrer l'apprentissage du code qui cette année se déroule du 7 au 22 octobre.
Parrain de cet événement, le ministre de l’éducation nationale a parcouru les ateliers installés dans les salons du ministère à la rencontre de la soixantaine d’élèves franciliens encadrés par des "ambassadeurs du code" chargés d’animer les activités ludiques proposées par La Ligue de l’enseignement, Tralalere, Toxicode, Magicmakers, Simplon et Voyageur du code. A cette occasion, Jean-Michel Blanquer a précisé sa pensée sur le numérique à l’école et la place du code dans les apprentissages fondamentaux.
"Coder, c’est un prolongement de connaissances mathématiques"
A la question “les élèves devront-ils tous savoir lire, écrire, compter...et coder ?”, Jean Michel Blanquer répond :
” lire, écrire, compter, respecter autrui...et derrière compter il y a coder. Parce que coder c’est un prolongement de connaissances mathématiques . Aujourd’hui , nous entrons dans un monde de plus en plus numérique c’est à dire dans un monde de plus en plus mathématique qui représente à la fois des risques et des grandes opportunités.. Apprendre le code au primaire, c’est consolider aussi les connaissances mathématiques, faire la relation entre les mathématiques abstraites et les mathématiques appliquées. Et ça fait le lien avec tout une série d’autre connaissances. Ça apprend à raisonner et ça apprend à travailler à plusieurs. Il peut y avoir un côté collectif dans l’élaboration du code .”
A la question du temps que les enfants passent devant les écrans , à la maison et maintenant à l’école, Jean Michel Blanquer précise : “apprendre à coder ça ne se passe pas nécessairement devant un écran. Il faut toujours voir la question des écrans avec discernement, le but n’étant pas que les enfants passent leur journée devant un écran. Il faut faire apparaître ces apprentissages à des moments pertinents et avec la densité pertinente .”
“Il est très important que nos élèves accèdent ainsi à ce qu’on appelle les humanités numériques; il est certain que cela fait partie maintenant de la culture générale de la personne humaine du XXI siècle. On a besoin, d’avoir aussi, d’un point de vue je dirais presque mental, psychologique, des élèves qui savent décrypter le monde numérique dans lequel nous entrons . Même s’ils ne deviennent pas des professionnels du codage, qu’ils comprennent les arrières plans des outils qu’ils utilisent au quotidien."
La semaine européenne du code, la Codeweek Europe est une initiative lancée dans l'Union Européenne en 2013 grâce à l'élan de jeunes conseillers à l’Agenda Digital de l’Europe, avec l'encouragement de la Commissaire au Numérique de l'époque.
Ce mouvement populaire et participatif qui célèbre la créativité par le code se donne pour objectifs, en rassemblant le plus de gens autour du plaisir d’apprendre ensemble, de montrer aux jeunes, aux adultes comme aux seniors qu’il est possible, de concrétiser ses idées grâce au code informatique, et de démystifier ces compétences .
Soutenue par la Commission Européenne, ce mouvement ne cesse de prendre de l’ampleur avec 10 000 participants en 2013, 150 000 en 2014, 570 000 en 2015 et l’an dernier environ un million de personnes ont participé à près de 8 000 événements organisés dans 46 pays en Europe et au-delà.
Durant une semaine enfants, jeunes, adultes, parents, enseignants, entrepreneurs et responsables politiques se réuniront dans toute l'Europe, dans des salles de classe, des bibliothèques ou lors d'événements pour apprendre à se servir de la programmation comme outil de création.
La Codeweek se mondialise
Le mouvement déborde maintenant d’Europe avec l'implication d'ambassadeurs en Asie, en Australie ou aux États Unis et avec la naissance d'Africa Code Week .
L’idée a en effet été reprise par l'éditeur de logiciels SAP qui, dans le cadre de son engagement sociétal pour soutenir la croissance en Afrique, a lancé en 2015 Africa Code Week une semaine d’actions menées par des centaines d’écoles, organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux, entreprises et associations faisant équipe pour réduire la fracture des compétences sur le continent. Leur objectif : mettre entre les mains des jeunes Africains les compétences informatiques dont ils ont besoin pour réussir au 21ème siècle.
Avec une centaine de partenaires dont l’UNESCO, Africa Code Week a initié, en 2016, plus de 426 000 jeunes de 30 pays aux bases de la programmation informatique. Forts de ce succès, les organisateurs se donnent l’objectif de former 500 000 jeunes de 8 à 24 ans sur 35 pays africains lors de l'édition 2017 qui se tiendra du 18 au 25 octobre 2017.