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Gestionnaire d'un établissement scolaire : "une position très difficile à tenir" (colloque du SNASUB-FSU)

Paru dans Scolaire le vendredi 13 octobre 2017.

Les gestionnaires des collèges et lycées occupent une position "très difficile à tenir", puisqu'ils sont adjoints du principal ou du proviseur et fonctionnaires d'Etat, supérieurs fonctionnels des personnels TOS qui sont, hiérarchiquement, placés sous l'autorité du département ou de la Région. Or les relations avec la collectivités sont souvent difficiles, c'est du moins ce qui ressort du colloque national organisé, pour la première fois, par le SNASUB, le syndicat FSU "de l'administration scolaire, universitaire et des bibliothèques", vendredi 13 octobre.

Les exemples ne manquent pas. En Auvergne-Rhône-Alpes, la nouvelle région n'a pas encore défini les obligations de service des personnels; en Bretagne, "la colère gronde", les relations avec la région sont "mauvaises, dégradées", même si les relations personnelles avec les fonctionnaires territoriaux permettent, plus ou moins, de pallier les difficultés; dans le Grand Est, la collectivité a décidé de récupérer certains logements de fonction et a fixé des dates butoirs pour que leurs occupants les libèrent, alors que les textes ne prévoient pas qu'elle ait ce droit; en Poitou-Charentes, les établissements ont perdu, avec la région Nouvelle Aquitaine, la maîtrise d'une enveloppe pour les travaux d'urgence, ce qui allonge les délais d'intervention ; en Ile-de-France, il semblerait que les conventions de fonctionnement "n'intéressent personne", et le département du Val-d'Oise a écrit aux gestionnaires qu'ils n'avaient aucune autorité sur les agents, avant que le Conseil d'Etat ne lui rappelle qu'une collectivité ne peut définir les compétences d'un fonctionnaire d'Etat.

C'est que, si certaines collectivités ont de bons juristes qui connaissent bien le droit administratif, ce n'est pas, loin s'en faut, le cas de toutes, estiment les intervenants qui mettent aussi en cause le fonctionnement des collectivités. Une cité scolaire qui comprend un collège et un lycée ont affaire avec le département et la région, dont les fonctionnaires peuvent se trouver en concurrence. Les élus et leurs services ne sont pas nécessairement en cohérence, d'autant que les dossiers sont très techniques. Autre source de difficulté, les gestionnaires ne sont pas toujours reconnus comme des interlocuteurs légitimes par les collectivités qui s'adressent plus volontiers au chef d'établissement. Mais au-delà de ces problèmes, une question de fond revient dans la plupart des prises de parole : "c'est le code de l'éducation qui s'impose", mais toutes les collectivités n'en sont pas convaincues. Certaines font valoir la légitimité politique que leur donnent les lois de décentralisation pour "s'immiscer" dans la vie des établissements scolaires, et les gestionnaires sont au coeur de l'affrontement de deux logiques. Pourtant, affirment-ils, la définition de leur mission est claire, "réunir les conditions de possibilité de l'acte d'enseignement et d'accueil des élèves". Mais leur travail est souvent invisible, ils se plaignent de leur isolement, deux maux auxquels ce colloque apportait une première réponse, estime Bruno Lévéder, le secrétaire général du SNASUB.

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