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"Les dispositifs actuels ne permettent ni de démocratiser l’accès au métier ni de s’attaquer à la crise de recrutement" (SNUIPP)

Paru dans Scolaire le mercredi 11 octobre 2017.

A la veille de la clôture des inscriptions au concours de professeurs des écoles, Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUIPP-FSU, lors d’une conférence de presse ce mercredi, dresse un constat alarmant sur "la crise de recrutement qui perdure, le manque d’attractivité du métier, la formation insuffisante, le recours exagéré aux contractuels". Elle souhaite notamment la mise en place "d’un véritable pré-recrutement", ajoutant que sur ce sujet, elle n’est "pas sûre de parler le même langage que le ministre".

Selon le syndicat, "si l’on compare les années 2005 et 2017, qui comptaient à peu de choses près le même nombre de postes : 12 ans après, il y a un quart d’inscrits en moins et près de la moitié des candidats présents en moins". Une désaffection "encore plus problématique dans les académies déficitaires qui continuent à perdre des postes sans possibilité de les compenser par des listes complémentaires. L’académie de Créteil a perdu 453 recrutements au concours 2016 et Versailles 92". 

La précarité s’installe

Rappelant que le ministre avait annoncé le recrutement de 1000 lauréats inscrits sur liste complémentaire, le SNUIPP souligne que "même si 919 listes complémentaires ont été recrutées, seulement 701 l’ont été pour combler les vacances de postes, les autres ont été appelés pour pallier des désistements de lauréats inscrits sur liste principale. Avec le recours à plus de 1600 personnels contractuels, soit 2/3 des recrutements, embauchés pour quelques mois ou une année sans perspective de formation ni de titularisation, la précarité s’installe dans les écoles".

Pour Francette Popineau, "il faut cesser de mettre des pansements sur une jambe de bois. Les dispositifs actuels et ceux tels qui sont envisagés ne permettent ni de démocratiser l’accès au métier ni de s’attaquer à la crise de recrutement". Elle insiste sur "une pré-professionnalisation bancale", "une présence en établissement qui n’a pas de vertu en elle-même. C’est son articulation étroite avec la formation universitaire qui la rend vertueuse."

Des débuts difficiles

Face à cette crise de recrutement, le SNUIPP propose des "des pré-recrutements dès la L1, rémunérés ; un concours, sous condition de licence, placé en fin de L3 ; 2 années pleines et entière de formation, sous statut de fonctionnaires stagiaire ; un temps de classe ne dépassant pas 1/3 temps ; une entrée progressive dans le métier (1ère année de titulaire à mi-temps en classe et 2ème année en formation continuée) ;’amélioration de l’accompagnement des fonctionnaires stagiaires".

Pour la troisième année consécutive, le syndicat a mené une enquête en ligne auprès de 1766 professeurs des écoles stagiaires. Au regard des résultats, l’entrée dans le métier s’avère toujours difficile. Les stagiaires déclarent travailler en moyenne près de 49h par semaine, se disent insuffisamment préparés à prendre la responsabilité d’une classe (87,5% rencontrent des problèmes par rapport à la gestion de la difficulté scolaire et la prise en compte de l’hétérogénéité), 70% d’entre eux se sentent débordés, 65% stressés, 27% n’ont pas vu de classe avant leur première rentrée et 43% déclarent ne pas avoir suivi de master d’enseignement avant l’obtention du concours.

 

Colette Pâris

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