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Les formations à distance ne suppriment pas les relations socio-affectives (lancement de la plateforme Ciep+)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 10 octobre 2017.

Les MOOC et autres formations "en ligne" vont-elles remplacer les formations en "présentiel" et les formateurs ? C'est l'une des questions posées lors de la table ronde "Former des professionnels en ligne" organisée à l'occasion du 50 ème anniversaire du BELC (bureau d’enseignement de la langue et la culture française à l’étranger) combiné au lancement de la plate-forme de formation à distance pour les acteurs du français langue étrangère (Ciep+) vendredi 6 octobre. Elle a permis de mesurer l’ "effervescence des établissements de formation augmentée", pour reprendre l'expression Jean-Luc Peuvrier (Université de Dauphine). La question n'est plus "faut-il y aller ?" mais "comment y  aller ?", ajoute-t-il.

Pour Michel Reverchon Billot, directeur général du CNED, la diversité des populations inscrites au Centre national d'enseignement à distance impose, "pour  les toucher là où elles sont", la plurimodalité des contenus, des lieux, des outils, mais aussi de "remettre de la présence, de l’humain autour de l’apprentissage et des enseignements avec des modes de tutorat variés : experts et ou par les pairs", éventuellement même via des "tchats bots" [des tchats robotisés, ndlr] de manière à produire "des modalités d’apprentissage de plus en plus fines selon les publics". Mais il faut aussi "remettre du papier, en métropole car les parents ne souhaitent pas que leurs enfants passent encore plus de temps devant les écrans, ou en Afrique, du fait des difficultés de connexion".

A l’inverse,  J.-L. Peuvrier insiste sur les porosités entre temps de vie et temps de travail "quand on regarde pendant un temps de transport une vidéo  liée à ses préoccupations, est-ce une formation, est-ce du loisir ?". Bertrand Schwartz, un des pères fondateurs de la formation continue disait déjà qu' "un adulte n’accepte de se former que s’il s’agit d’une réponse à ses problèmes". Et pourtant, Jocelyne Turpin, facilitatrice du groupe "Apprendre ensemble", estime que les MOOC vont "réintroduire du présentiel". Jean-Luc Peuvrier précise : "pour accompagner une licence à distance, la socialisation n’est pas la même mais on a autre chose à inventer au sein d’un groupe ; le formateur a toujours sa place, y compris socio-affective. Intervenir pour éviter que quelqu’un, qui est à 500 km, ne jette l’éponge, c’est faisable ! Avec les MOOC il y a plusieurs façons de faire, notamment jouer entre les temps synchrones et asynchrones où la relation peut s’établir."

Et tous font le même constat. Les métiers devant évoluer, les mises à jour devront aller de plus en plus vite. Si aujourd’hui l’offre de formation concerne 5% des métiers, c’est déjà 50 % des métiers qui sont en reconstruction selon l’Observatoire des métiers. D'où "l’effervescence" des établissements de formation.

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