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Déverrouiller le système scolaire : "il n'y a pas besoin d'attendre" (B. Toulemonde)

Paru dans Scolaire le jeudi 05 octobre 2017.

Alors que la Cour des comptes publiait son rapport sur les blocages dans la gestion des enseignants, Bernard Toulemonde expliquait "qu'il n'y a pas besoin d'attendre" et que, sur bien des points, profilage des postes et évaluation des établissements notamment, "il suffit de décider". L'ancien recteur, ancien directeur au ministère, participait à un petit déjeuner de l'AFAE, l'association "des acteurs de l'école", avec une cinquantaine de personnels de direction et d'inspecteurs manifestement soucieux d'identifier "les leviers pour déverrouiller le système".

Bernard Toulemonde souligne en effet un paradoxe : les enseignants sont "performants", l'encadrement "d'une exceptionnelle qualité", et l'Ecole "se dégrade", elle est "à peine moins inégalitaire qu'en Bulgarie ou Slovaquie". Elle est animée d'un mouvement constant en surface, puisque chaque ministre (184 en 189 ans) défait ce qu'a fait son prédécesseur et publie plus de circulaires qu'il n'y a de jours dans l'année scolaire, mais en réalité, elle est "profondément immobile", du fait de son "ADN napoléonien", d'une "centralisation à outrance" et d'une "gestion archaïque" des ressources humaines.

Fervent partisan de la décentralisation, de l'autonomie des établissements, de la confiance faite aux équipes pour "expérimenter et innover", il donne deux exemples qui témoignent de la possibilité pour les cadres d'agir. Ainsi Gérald Chaix, recteur de Strasbourg de 2002 à 2008, a-t-il encouragé les chefs d'établissement à profiler les postes, avec leurs équipes, "ce qu'on peut faire, puisque aucun texte ne l'interdit, mais on ne s'en vante pas trop". G. Chaix a d'ailleurs eu plus de difficultés ensuite à Nantes. Claude Pair, quand il était recteur à Lille (au début des années 90), a mis en place une évaluation des établissements par des équipes comprenant des inspecteurs, des chefs d'établissement, des parents, des personnalités. En Meurthe-et-Moselle, le département expérimente actuellement l'accueil des élèves de CM en collège.

L'ancien recteur n'a pas non plus caché son intérêt pour l'expérimentation en cours d'un seul recteur pour les deux académies de Normandie. Pour lui, il faut aller vers des régions où travaillent ensemble un président, un préfet et un recteur, de façon à faire fonctionner ensemble autorité élue et autorité administrative. Mais lors de la grande concertation de l'été 2012, un soir, Vincent Peillon a réuni discrètement les syndicats qui ont rejeté "tout ce qui dépassait" parmi les propositions issues des groupes de travail, notamment la possibilité pour les académies d'expérimenter. B. Toulemonde parle d'une "nuit des longs couteaux".

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