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Pédagogie différenciée, accompagnement des enseignants et exposition plus importante à l'enseignement de sciences peuvent compenser les inégalités socio-économiques (PISA)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 05 octobre 2017.

"Oui, les écoles qui proposent un milieu propice à l'apprentissage et des ressources de haute qualité peuvent compenser, au moins partiellement, les plus grandes inégalités sociales", peut-on lire dans dans une focus publié par l'OCDE le 26 septembre 2017 et intitulé "Comment les écoles compensent le désavantage socio-économique ?". S'appuyant sur les résultats de l'enquête PISA 2015 et les retours des élèves qui affichent les meilleurs résultats en science, l'OCDE observe que plusieurs facteurs ont des effets positifs sur les performances des élèves, parmi lesquels figurent le soutien des enseignants à tous les élèves, tant en termes d'accompagnement que d'encouragement, leur capacité à s'adapter aux besoins et difficultés de chacun, mais aussi la fréquence de l'enseignement des sciences. En effet, observe l'étude, "même si les caractéristiques individuelles, comme le genre et la catégorie socio-économique tendent à impacter fortement les performances en sciences, ce qui se passe dans l'école et dans les classes fait une différence déterminante".

L'OCDE relève que les élèves ont de meilleurs résultats en science lorsque leurs enseignants "adaptent leur leçon à leurs besoins et à leurs connaissances", lorsqu'ils "fournissent une aide individualisée quand un élève a des difficultés de compréhension sur un sujet ou une tâche", lorsqu'ils "explicitent les notions scientifiques" ou encore une "notion abstraite", lorsqu'ils "débattent autour de leurs questions".

L'importance de l'attitude des enseignants vis-à-vis de leurs élèves

Les élèves tendent aussi à avoir de meilleurs résultats quand ils baignent dans des environnements dits "propices" à l'apprentissage : quand ils bénéficient du respect de leurs pairs mais aussi de leurs enseignants, et lorsque les cours ne sont pas perturbés. De plus, les élèves disent développer un "sentiment plus fort d'appartenance à l'école" lorsqu'ils perçoivent que leurs enseignants les encouragent et les traitent équitablement, montrent un intérêt à chaque élève, font du soutien quand ils en ont besoin, leur donnent l'opportunité d'exprimer leurs idées, un sentiment d'appartenance qui a "un double impact positif, à la fois sur leurs résultats académiques mais aussi sur la satisfaction qu'ils peuvent éprouver dans leur vie".

Enfin, au-delà de l'environnement et des pratiques pédagogiques, l'OCDE observe que la fréquence des cours de science (au moins une fois par semaine), mais aussi l'accès à des ressources variées, à un laboratoire de pointe ou à des équipements qui permettent le développement d'activités pratiques, tout comme à des activités extrascolaires en lien avec les sciences proposées dans l'enceinte de l'école (club, compétitions...), influent sur les résultats.

La pédagogie différenciée impacte significativement sur les résultats en écoles défavorisées

Ces trois facteurs, pratique de la pédagogie différenciée, des cours obligatoires en science et un bon climat scolaire, comptent parmi les quatre premiers qui influent positivement sur les résultats. Notons que, derrière la pédagogie différenciée qui arrive en tête, le deuxième facteur le plus associé à la performance des élèves est l'enseignement dirigé par l'enseignant, plus communément nommé modèle transmissif d'enseignement en France.

Enfin, parmi ces facteurs, deux ont des impacts particulièrement significatifs dans les écoles défavorisées : la pédagogie différenciée et l'accompagnement des enseignants. Ces résultats justifieraient, selon l'OCDE, que dans les contextes favorisés comme défavorisés, les environnements scolaires soient "radicalement différents". Or, l'étude souligne, par exemple, que l'usage de la pédagogie différenciée est plus répandu dans les écoles qui accueillent des élèves issus de milieux défavorisées que dans les écoles qui accueillent des élèves issus de milieux favorisés dans seulement 8 pays, dont la France, sur les 69 pays et États comparés. Et dans 16 autres pays, elles bénéficient davantage aux écoles de milieux favorisés, le modèle transmissif étant majoritaire ailleurs.

"Attribuer des ressources supplémentaires aux écoles les plus défavorisées n'est pas le seul moyen de compenser les inégalités scolaires", conclut l'étude. Compenser les inégalités socio-économiques passe d'abord, selon l'OCDE, par le développement de ces pratiques, des enseignements dans le domaine des sciences et des ressources et équipements dans toutes les écoles.

L'étude (en anglais) ici

Camille Pons

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