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Qualité de vie à l'école (3/3) : la restauration scolaire en progrès, mais... (CNESCO)

Paru dans Scolaire le mardi 03 octobre 2017.

Depuis 30 ans, la restauration scolaire en France a connu des progrès "significatifs", constate le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) dans le cadre d'un rapport d'évaluation sur la qualité de vie à l'école publié ce mardi 3 octobre 2017. En effet, un déjeuner "nourrissant et équilibré" favorise l'attention, de meilleurs résultats scolaires, et permet une diminution de l'absentéisme en même temps qu'il participe à la lutte contre l'obésité. La fréquentation a d'ailleurs augmenté de 15 points en 20 ans, en même temps que s'amélioraient les locaux et les plats.

Mais ces progrès profitent moins aux élèves issus de familles défavorisées. Ces derniers sont en effet deux fois plus nombreux (40 %) à ne pas fréquenter les restaurants scolaires que les élèves issus de familles favorisées (22 %) et très favorisées (17 %), taux encore plus importants en éducation prioritaire (60 % en moyenne et 75 % en REP+). Comment expliquer ces différences ? Le rapport est prudent, et ne prétend pas expliquer un phénomène manifestement multifactoriel. Le montant facturé aux familles, 3,30 € en moyenne dans le second degré public (5,40 dans le privé) est très inférieur au coût réel, 7 à 9€ selon les modes de calcul, mais 55 % des collèges et lycées dépendent de collectivités qui n'ont pas mis en place de "politique tarifaire spécifique pour leurs élèves les plus démunis" et seuls 22 % des établissements proposent une grille tarifaire pouvant aller "jusqu'à la gratuité". A Paris, le montant varie de 13 cts à 7€. Un quart des établissements proposent une inscription "au ticket". D'autres éléments peuvent jouer. Un "éclatement des comportements alimentaires", fonction de considérations religieuses, mais aussi du refus de manger de la viande, même si les deux tiers des établissements proposent au moins deux plats principaux, 17 % une alternative végétarienne.

Les animations

L'amélioration de la qualité concerne aussi les animations, de plus en plus nombreuses, qui contribuent à l'éducation autour de l'alimentation et des produits (sur l'équilibre alimentaire dans 66 % des établissements, sur le gaspillage alimentaire dans 75 % d'entre eux, autour de la découverte des cultures culinaires du monde dans 74 % alors que la "Semaine du goût" est organisée dans 9 établissements sur 10). Le CNESCO propose d'ailleurs un focus sur le collège Jules Vallès à Nîmes, petit établissement classé REP + qui a réussi à faire passer le pourcentage d'élèves mangeant à la cantine de 23 % à 35 % en proposant des activités extra-scolaires gratuites mais conditionnées à l'obligation de manger au collège, ainsi qu'en optant pour un système de tickets repas et en accompagnant les familles en difficulté. Le dispositif contribue à inverser deux précédentes tendances : "un absentéisme l'après-midi pour certains élèves mais surtout un manque de mixité sociale puisque seuls les enfants, souvent issus de familles plus aisées des villages voisins mangeaient au collège le midi".

A noter que la France est l'un des rares pays à accorder une place aussi importante au repas de midi. "De nombreux pays ne proposent traditionnellement pas, ou proposent peu de restauration scolaire" et les élèves apportent leur panier repas préparé à la maison.

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