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Peut-on éduquer au "développement durable" et à l'écocitoyenneté ? (Revue de la Foéven)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 02 octobre 2017.

"Immigration choisie", "discrimination positive", "guerre propre", "capitalisme régulé", "croissance verte"… Comme le souligne Roger Labregère, rédacteur en chef de "Ressources éducatives", la revue de la Foéven (Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l’éducation nationale), "un oxymore bien trempé a une fonction de rêve et d’apaisement" mais son usage "favorise la destruction des catégories et produit l’illusion de la simplification du réel".

Le nouveau numéro de la revue, intitulé "Un monde durable ? Contraintes, enjeux et pratiques", s’intéresse plus particulièrement à un oxymore que d'aucuns jugent "total" : "le développement durable". Dans une série d’articles, des chercheurs, philosophes, historiens, ethnopédagoges, écologistes et acteurs de terrain s’interrogent sur cette notion "complexe" et les moyens de la rendre accessible aux jeunes générations. 

Une notion très discutée

Catherine Larrère, professeure émérite de philosophie et grand témoin de ce dossier, souligne que le terme "développement durable", apparu pour la première fois en 1987 dans le rapport Bruntland (ONU) est "un compromis entre les exigences de développement des pays du Sud et les exigences de protection de la nature mises en avant par les grandes ONG environnementales". Ajoutant que la traduction française de l’expression anglaise "sustainable development" est encore très discutée".

Pour Catherine Larrère, "le développement durable n’est pas un projet cohérent et autonome, c’est une série de contraintes que doivent respecter les politiques publiques". Même si "c’est déjà beaucoup". Aussi, pour la professeure de philosophie, l’éducation à l’environnement doit tenir compte de "la quantité d’actions collectives qui partent d’en bas, qui témoignent d’une volonté de changer la vie […] Nous avons à reprendre conscience de ce que peut notre action, de ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire et cela me paraît au moins aussi important que d’avoir des connaissances très précises sur les écosystèmes."

Faire le choix du concret

Un conseil suivi par de nombreux acteurs de terrain, si l’on croit les témoignages des formateurs, des organisateurs de séjours de vacances ou de classes de découvertes cités dans la revue. "En tant qu’acteurs d’un mouvement d’éducation populaire s’inscrivant dans la pédagogie active, nous faisons le choix du concret. De laisser dans un premier temps de côté les théories macro, les concepts de biosphère et de cycle de carbone", insiste Sylvain Gavroy, de l’Aroéven de Versailles. Yann Blanchard, de l’Aroéven de Bordeaux, cite un jardin partagé dans un territoire urbain qui "va devenir un lieu d’exercice de citoyenneté, de tolérance, de coopération et de solidarité".

Une constatation partagée par Lucie Sauvé, chercheuse à l’Université du Québec à Montréal : "l’éducation à l’écocitoyenneté invite à s’approprier la dimension politique de l’éducation et plus spécifiquement, la fonction écosociale de celle-ci qui se penche sur notre rapport au monde". Au-delà des "écogestes", Lucie Sauvé affirme que "l’écocitoyenneté apporte le ciment politique nécessaire à nos actions, afin d’offrir une résistance à la vague si forte des tendances sociétales actuelles, individualistes et consuméristes…".

Ressources éducatives, n°173, 8€

 

 

 

 

 

 

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