CP à 12 : en Haute-Garonne, des écoles et le SNUIPP dénoncent la dégradation des conditions de travail pour les autres niveaux
Paru dans Scolaire le jeudi 14 septembre 2017.
Pas de mesure d'ouvertures de classes dans certaines écoles alors que "les cohortes sont au-delà des seuils fixés pour l'éducation prioritaire", une classe cloisonnée donnant lieu à deux "placards à balais" de 24 m2 en lieu et place de salles de classes, des bibliothèques transformées en classes dans 2 écoles et 23 des 64 classes de CP "dédoublés", soit 36 % d'entre elles, qui ne sont pas réellement à 12 et atteignent jusqu'à 15 élèves par classe, tels sont quelques-uns des constats faits par le SNUIPP en Haute-Garonne. Le syndicat, qui a organisé une enquête auprès des 18 écoles de REP+ du département concernées par la mise en place des CP à 12, dénonce une mesure qui "se fait sur le dos des autres élèves". Ce jeudi 14 septembre 2017, ils étaient 70 devant l'école Sylvain Dauriac, à Toulouse, pour protester contre la décision du DASEN de ne pas ouvrir de classe supplémentaire.
Pourtant, selon la co-secrétaire départementale du syndicat, Alexia Seguin, alors que cette école compte désormais 3 classes de CP à 13, le seuil de 21 élèves par classe fixé pour l'éducation prioritaire est dépassé pour les autres niveaux : "21,7 en moyenne en totalisant les effectifs du CE1 au CM2", précise la représentante syndicale, "et les 4 classes de double-niveau CM1-CM2 atteignent 25 élèves". Cette école accueille en outre 12 élèves en situation de handicap au sein d'une ULIS (Unité localisée pour l'inclusion scolaire), élèves qui sont amenés à intégrer les autres classes sur certains temps et que le DASEN n'aurait pas comptabilisés dans les effectifs, toujours selon le syndicat. Tout comme ceux qui étaient inscrits mais ont fait "une rentrée tardive". Selon le SNUIPP, ce sont 22 élèves au total qui n'ont pas été comptés.
La représentante syndicale signale d'autres "points de tension" dans le département. Ce même jour, une autre école maternelle était fermée, Mirabeau à Tournefeuille où une petite section compte 33 élèves, et où il n'y a pas eu non plus de mesure d'ouverture. Même constat pour une école maternelle à Merville et une autre de Plaisance-du-Touch. "Comme la mise en place de la mesure s'est faite à moyens constants, le DASEN a choisi de supprimer 22 postes de Plus de maîtres que de classes (PDMQDC) et a pris 6,5 postes sur la dotation départementale allouée aux remplacements (lire ici). Il devenait plus difficile pour lui de prononcer des ouvertures". Une délégation à été reçue ce matin au rectorat, "après avoir fait beaucoup de bruit" et l'administration leur a dit "que les opérations de carte scolaire étaient terminées et qu'il n'y avait plus de postes à distribuer". Deux rendez-vous au cabinet du DASEN sont programmés lundi 18 et mercredi 20 septembre.
Camille Pons