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Les parents de la PEEP plutôt satisfaits, mais dans l'attente d'évaluations et d'informations

Paru dans Scolaire le mercredi 13 septembre 2017.

"Nous sommes confrontés à une masse d'informations contradictoires, et nous attendons beaucoup des évaluations de chaque action, et de la transparence sur ces évaluations, les services de l'Education nationale le doivent à la Nation", confie à ToutEduc Gérard Pommier, bien décidé à "prendre au mot" le ministère qui évoque cette notion de manière récurrente. Le nouveau président de la PEEP a présenté à la presse, ce 13 septembre, les résultats du traditionnel questionnaire que la fédération adresse à ses adhérents à chaque rentrée. Ils sont 7 725 à y avoir répondu, 1 500 de plus que l'an dernier, mais sur plusieurs sujets, ils apparaissent très partagés et indécis.

La rentrée s'est déroulée "de manière satisfaisante" (91 %), ils ont été bien accueillis, mais trois fois sur quatre, ils n'ont eu aucun retour sur les mesures mises en place l'an dernier pour la prévention des attentats et des intrusions qui leur avaient pourtant paru pertinentes. Un tiers d'entre eux ignore si la diminution des contrats aidés aura un impact sur la vie scolaire de leur enfant.

En ce qui concerne le retour à la semaine de 4 jours en maternelle, les parents y sont massivement (68 %) favorables. A la question plus générale "seriez-vous favorable à une augmentation du nombre de jours de cours par an pour diminuer le nombre d'heures par journée ?", les parents se partagent presque exactement à 50-50. Plus d'un sur deux (56 %) pense que les activités périscolaires devraient contribuer à l'éducation à la citoyenneté, et 73 % qu'elles devraient contribuer au parcours artistique et culturel. Mais les 3/4 des parents d'élèves de CM2 estiment que les 4,5 jours n'ont pas bénéficié à leurs apprentissages. "Il faut mener sur ce sujet des groupes de réflexion", estime le président de la PEEP. Faute d'évaluation, "seul le ressenti des parents" est mesurable. Il "attend une vraie réflexion sur le temps scolaire".

Autre chapitre du questionnaire, les absences d'enseignants, qui ont concerné plus de la moitié des élèves du 1er degré et 80 % dans le 2nd degré. Et les remplacements ne sont intervenus qu'après plusieurs semaines, ou pas du tout, à moins que les remplaçants se soient succédé dans un quart des réponses pour le 1er degré, dans près de 50 % des cas pour le 2nd degré, une situation "problématique".

En revanche, les 2/3 des parents jugent satisfaisantes leurs relations avec les équipes éducatives et administratives de l'école ou de l'établissement : "l'idée de mieux communiquer fait son chemin." Cette remarque ne vaut pas pour les EPI, l'aide personnalisée ou les nouvelles modalités d'évaluation. Sur chacun de ces items correspondant à des réformes introduites l'an dernier au collège, près des 2/3 des parents manquent d'informations. Pour leur part, les responsables de la fédération s'interrogent sur la capacité de l'Education nationale à mettre en place le dispositif "devoirs faits". 

En matière d'orientation post 3ème, seuls 40 % des parents estiment que l'accompagnement proposé par le collège répond à leurs attentes. Ils sont favorables (près de 75 %) à une réforme du bac et à davantage de contrôle continu. Interrogés, les responsables de la PEEP ne sont pas hostiles à la notion de pré-requis pour l'enseignement supérieur, à la condition qu'ils restent "informatifs".

Seul un quart des parents estime que le manuel numérique pourrait remplacer le manuel papier, mais 1/3 ne se prononce pas. Il est vrai que seuls 10 % des élèves en sont dotés, tandis que 21 % des collégiens sont dotés d'une tablette ou d'un ordinateur portable. Ils sont deux sur trois à estimer qu'il est "impératif" que l'enseignement de l'informatique soit confié à des enseignants spécialisés.

Quand on leur demande quelles sont, à leur avis, les priorités pour l'action politique, les parents placent en tête la lutte "contre le décrochage et les difficultés scolaires", suivie de la réduction des effectifs et de la réussite des élèves handicapés. Ils souhaitent aussi que soit repensée la gouvernance de l'Education nationale, "ils ont l'impression d'une forteresse", commente G. Pommier. Ils demandent que soit développé l'apprentissage de la citoyenneté et retravaillée l'évaluation des élèves, ils sont moins intéressés par l'autonomie des établissements, par l'équité territoriale, par une autre gestion des personnels, par l'intégration du numérique dans l'Ecole, ni même par un accroissement du pouvoir des représentants de parents d'élèves.

Pour son président, le rétablissement des classes bilangues, des sections européennes, de l'option latin "vont dans le bon sens", et la mise en place des "CP à 12" "semble intéressante", mais la PEEP craint que les "gadgets", les débats de spécialistes et les positions dogmatiques, fassent plus de bruit, en l'absence d'évaluation, que "la réalité des faits".

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