Scolaire » Actualité

Contrats aidés : ce qu'ont obtenu les maires. Les réactions de la CGT enseignement privé, du CNEA, du CRIJ Bretagne

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 07 septembre 2017.

Les associations d'élus municipaux ont rencontré hier 6 septembre Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, et le directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, pour évoquer "l’impact de la baisse, sans préavis, du nombre de contrats aidés alloués aux collectivités, ce qui a un impact direct pour l’organisation de la rentrée scolaire". Selon le compte-rendu que publie l'AMF de cette rencontre, "les ministres, conscients des difficultés, se sont engagés à traiter toutes les situations locales, au cas par cas". Une instruction "a été adressée aux préfets en leur accordant notamment souplesse et fongibilité dans l’utilisation des moyens mis à leur disposition" et les maires sont invités à prendre contact avec les préfets "pour que des solutions soient rapidement trouvées afin de garantir le bon déroulement de la rentrée scolaire".

Les élus considèrent que "la décision prise par le gouvernement cet été de supprimer soudainement un nombre significatif de contrats aidés n’est acceptable ni sur la forme (...), ni sur le fond." Leurs associations (AMF, France urbaine, AdCF, APVF, AMRF et Villes de France) sonnent "l’alerte rouge", qu'il s'agisse des dotations aux collectivités, de la taxe d'habitation ou des contrats aidés, une affaire "qui est en train de mettre à feu la plupart des territoires".

Dans un article à paraître dans "Maires de France", le magazine de l'AMF fait les comptes : "Il reste 123 000 contrats aidés à se partager au second semestre. 280 000 contrats avaient été budgétés par la loi de finances 2017. Deux tiers ont été 'consommés' les cinq premiers mois. Une rallonge de 13 000 emplois aidés a été annoncée par la ministre cet été. Ce qui restera encore loin du compte de 2016 : l’enveloppe initiale était comparable (290 000 contrats), mais l’État en avait financé 456 723 selon la Cour des comptes. D’ordinaire, la circulaire de programmation des contrats au second semestre est publiée en juin. Or, fin août, personne ne connaissait encore les clés de répartition adressés aux préfets (...)."

Pour sa part, la CGT enseignement privé calcule que dans l'éducation, "sur les 70 000 contrats aidés, 23 000 seront supprimés" : "Tous ces collègues, déjà précarisés et sous-payés, sont maintenant mis à la porte, après avoir assuré dans les établissements les tâches indispensables à leur fonctionnement : nettoyage, secrétariat, surveillance, restauration, accompagnement des élèves en situation de handicap…" Elle ajoute que "le gouvernement navigue à vue" et considère qu'il est possible "de le faire reculer dans tous les secteurs". Elle dénonce de plus l'attitude du SGEC (le secrétariat général de l'enseignement catholique) qui ne se soucierait pas du sort des personnes, mais uniquement du fonctionnement des établissements, lesquels "ont profité pendant des années de cette manne de la précarité, en renvoyant ces collègues à la fin de leurs contrats... pour, cyniquement, les remplacer par d'autres".

Le CNEA, qui représente les employeurs "dans les champs de l’animation, du sport, du tourisme social et familial, et des foyers de jeunes travailleurs", salue certes "l’annonce du Premier ministre de rallonger l’enveloppe de 30 000 contrats aidés supplémentaires", mais "ne renonce pas à la pérennisation du dispositif, essentiel pour les employeurs de nos branches professionnelles (...) ni à son perfectionnement". De plus, "cette rallonge ne concerne le monde associatif qu’à la marge" et il reste inquiet "devant l’oubli de ces acteurs du lien social qui ne pourront plus bénéficier de contrats aidés".

A noter : Didier Jacquemain, qui était délégué général des Francas, a été élu président du CNEA.

Le CRIJ (centre régional information jeunesse) de Bretagne souligne lui aussi que "la suppression brutale et massive des contrats aidés inquiète" car "ils permettaient de créer les espaces d'accompagnements bienveillants, de formation professionnelle et d'appréhension de la vie professionnelle sans commune mesure" pour des jeunes qui, "faute d'alternative, se retrouvent enserrés dans la spirale parfois destructrice que peut être le chômage de longue durée" et "parce que le secteur non marchand se trouve de plein fouet touché par cette décision". Il s'interroge : "Quels seront demain les moyens qui permettront de garantir que les actions d'accompagnement mises en place ne s'arrêtent pas au milieu du quai ?"

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →