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"Il faudrait que le ministre de l'Education nationale mette cartes sur table" (FSU)

Paru dans Scolaire le mercredi 06 septembre 2017.

Pour la FSU, qui organisait ce 6 septembre sa conférence de presse de rentrée, Jean-Michel Blanquer fait "un numéro d'équilibriste", tenant d'un côté des discours rassurant et prenant de l'autre "des mesures qui sont loin d'être anodines". "Il faut mettre cartes sur table", estime Bernadette Groison. La secrétaire générale de la fédération dénonce des choix "plus que contestables" et considère que le ministre de l'Education nationale "réforme sans le dire", mais qu'il tient aussi "des propos qui inquiètent", qu'il s'agisse de la dénonciation de "l'égalitarisme" et "du pédagogisme", d'une forme d'attachement aux sciences cognitives, lesquelles "peuvent pourtant se tromper, évoluer", ou d'une façon de dire que "tout se joue au début de la scolarité", ce qui "fait porter un poids considérable sur les épaules des enseignants et des élèves". Au total donc, des discours "passéistes" où ne sont jamais évoquées les inégalités sociales. Pour la FSU, "on voit se dessiner un projet éducatif méritocratique".

La fédération entend mettre l'accent sur la question de la mixité sociale, notamment via la carte des REP, sur la formation initiale et continue des enseignants, sur leur recrutement et leur pré-recrutement. Elle s'inquiète aussi des mesures qui "s'accumulent contre les fonctionnaires", qu'il s'agisse du gel du point d'indice, du jour de carence, de la compensation de la CSG, de la suppression de 120 000 postes dont 60 000 dans la fonction publique d'Etat... Le gel d'un certain nombre de mesures prévues par le protocole PPCR ("Parcours professionnels, carrières et rémunérations") est "la goutte d'eau qui fait déborder le vase". La FSU proposera aux autres fédérations "une journée d'action" au mois d'octobre pour exprimer "la colère, la lassitude, le ras-le-bol des fonctionnaires".

Autre sujet d'inquiétude, la remise en cause de la carte des académies avec le non-remplacement de la rectrice de Rouen et la constitution d'une seule académie Rouen-Caen, qui ne permet de "préserver une proximité des services" et risque de faire problème pour les nominations et le mouvement dans le second degré. "On est très fâchés" déclare Bernadette Groison.

Quant à la réforme du bac, prévue pour 2021, elle pourrait être conditionnée par la mise en place de "pré-requis" prévue pour 2018. La FSU refuse toute forme de sélection, c'est à dire que l'étudiant doit avoir le dernier mot. Elle s'inquiète aussi de la proposition d'instaurer pour les lycéens professionnels un diplôme professionnel à bac+1 qui n'amènerait pas à un niveau supérieur de qualification. Le SNUEP (enseignement professionnel) comme le SNETAP (enseignement agricole) demandent davantage de places dans les STS pour les bacheliers professionnels, et sont bien conscients qu'elles coûtent deux fois plus cher qu'une place à l'université. Le SNETAP ajoute que la réforme du bac professionnel passé à trois ans s'étant appliquée plus tardivement à l'enseignement agricole, on voit sortir cette année la première génération qui a poursuivi ses études et il constate une baisse du taux de réussite au BTS. Il conclut à l'échec de cette réforme qui devait s'accompagner de moyens pour l'individualisation des enseignements. "Mais les heures supplémentaires prévues ont été progressivement réduites."

 

 

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