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Une revalorisation de la voie professionnelle ? "Chiche !", répond le SNUEP-FSU

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 30 août 2017.

"Le ministre a annoncé vouloir faire de l’enseignement professionnel une de ses priorités et souhaite revaloriser la voie professionnelle, nous lui disons chiche !", déclare ce 30 août lors d’une conférence de presse Sigrid Gerardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU (Syndicat national unitaire de l’enseignement professionnel).

"Une revalorisation de la voie professionnelle passe par de meilleures conditions d’étude et de travail", résume Sigrid Gerardin. "La question des moyens est incontournable. Il est inacceptable de voir, encore à cette rentrée, des classes de 30 voire de 35 élèves… Le SNUEP-FSU portera la revendication de réduction des effectifs par classe et de la nécessité absolue de travailler en groupes réduits à tous les niveaux".

Arrêt du recours aux non-titulaires

Constatant la crise du recrutement de professeurs dans les lycées professionnels puisque "cette année moins de 8 postes sur 10 ont été pourvus et que la moitié des disciplines ne parviennent pas à recruter à hauteur des besoins", la co-secrétaire générale demande qu’un effort particulier soit mis en œuvre en ce qui concerne le pré-recrutement et le recrutement des PLP. Le syndicat revendique "l’arrêt du recours aux non-titulaires et la mise en place d’un plan de titularisation ambitieux et adapté pour les personnels déjà en poste".

La question des formations et des diplômes est aussi à l’ordre du jour. "Les dernières rénovations de filières professionnelles ont prouvé leur échec cuisant", insiste Sigrid Gerardin. "Le Bac pro GA (gestion-administration) en est un exemple manifeste mais le Bac pro MELEC (métiers de l’électricité et de ses environnements connectés) et le CAP cuisine suivent le même chemin désastreux". Peu d’insertion professionnelle, des contenus d‘enseignement inadaptés, des modalités d’évaluation surtout certificatives et non formatives, "il est urgent que les rénovations et les créations de diplômes prennent en compte toutes les modalités, évolution des métiers mais aussi acquisition des connaissances".

Pas de nouveau diplôme à Bac+1

L’annonce d’un nouveau diplôme Bac+1 pour pallier les difficultés des poursuites d’études des bacheliers professionnels, n’est pas une solution pour le SNUEP. "Il faut donner en amont les moyens aux lycéens professionnels de réussir…" Stigmatisant l’échec du Bac pro en 3 ans, le syndicat souhaite qu’un "bilan des expérimentations soit effectué avant toute décision. Dans ce cadre, des parcours en 4 ans pour obtenir le Bac pro doivent pouvoir être proposés aux élèves et des places suffisantes en STS doivent être créées".

Le SNUEP s’inquiète de "la volonté du gouvernement d’instaurer l’apprentissage dans tous les lycées professionnels" et de "la menace de supprimer la taxe d’apprentissage aux lycées n’accueillant pas ces sections". En revanche, il est intéressé par l’annonce d’une rénovation du CAP annoncée par le ministre : "Aujourd’hui, 80% des élèves qui préparent un CAP sont issus des SEGPA et 42% sont affectés dans une filière par défaut. Les professeurs ne sont pas formés pour recevoir des élèves en grande difficulté… Nous participerons activement aux réunions qui devraient se tenir mi-octobre sur ce sujet".

 

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