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Le SNUIPP adresse "un avertissement" au ministre

Paru dans Scolaire le lundi 28 août 2017.

"On est très agacés", "rupture de la confiance", une rentrée marquée par "des incertitudes", "un avertissement au ministre". Ces expressions ont émaillé la conférence de presse du SNUIPP. Le syndicat FSU du 1er degré évoque notamment ce 28 août, parmi ses sujets d'inquiétude les "CP à 12", qui à terme vont mobiliser au minimum quelque 12 000 postes alors que (hors postes de stagiaires), seuls 10 600 postes des 54 000 postes créés pendant la précédente mandature sont allés à l'école primaire, et que, cette année, 13 000 postes sont mis au concours. "Ce n'est pas sans nous inquiéter", commente Francette Popineau.

Ce n'est pas le seul sujet d'inquiétude. Quelque 23 000 contrats aidés devraient être supprimés (sur 73 000). Les 8 000 contrats aidés dont il est prévu la transformation en AESH avec CDI sont-ils comptés ? Quoi qu'il en soit, il est peu probable que le ministère touche aux 50 000 contrats aidés dévolus à l'accompagnement des enfants handicapés (s'ajoutent 26 000 AESH, accompagnants des enfants en situation de handicap), restent les 10 000 qui sont affectés au 2nd degré et les 13 000 qui apportent une aide administrative dans les écoles. Qu'en est-il exactement ? A une semaine de la rentrée, c'est l'incertitude.

Une vision de la recherche et une image des enseignants

De même, dans de nombreux départements, les cartes scolaires ne sont pas définitives, la mise en place des "CP à 12" modifiant les décisions d'ouverture et de fermetures de classe qui avaient été prises, et certains enseignants ne savent pas encore où ils seront affectés dans quelques jours. 

Le syndicat est, de plus, agacé par les déclarations de Jean-Michel Blanquer sur la lecture. Le ministre de l'Education nationale ne laisse-t-il pas entendre à l'opinion publique que "l'école ferait n'importe quoi" en n'utilisant pas les "bonnes méthodes" ? Cela "entache la confiance".

Plus globalement, le SNUIPP s'inquiète que le ministre n'ait une vision de la recherche sur l'éducation limitée aux neurosciences, et qu'il ne s'appuie pas assez sur les enseignants qui sont pourtant des "chercheurs du quotidien", et non pas "les exécutants d'injonctions qui vont rarement dans le bon sens". Interrogé sur la semaine de 4 jours, le syndicat rappelle sa position, il reconnaît qu'il vaut mieux travailler le matin mais trop souvent "les enseignants ont été exclus des discussions sur la mise en place des 4,5 jours" et de nombreux points de friction n'ont pas été anticipés : "le débat est devant nous." Il rappelle également qu'il demande une augmentation des salaires tandis que l'heure d'APC (activités pédagogiques complémentaires) serait mieux utilisée pour faire le lien avec le collège, ou avec les familles, ou à monter des projets. Mais cela suppose que les temps de concertation, notamment en REP+, puissent effectivement avoir lieu, donc que les moyens de remplacement ne soient pas amputés par le dédoublement des CP...

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