Recrutement des enseignants : "il faut créer des bourses dès la première année d'université" (Jean-Michel Blanquer)
Paru dans Scolaire le jeudi 27 juillet 2017.
"Pour l'éducation, il peut y avoir des transformations de court, moyen et long termes et c'est ce que je suis en train de distinguer." Jean-Michel Blanquer était l'invité des Matins d'été, ce jeudi 27 juillet sur France Culture, pour y présenter sa vision de l'école et les mesures qu'il souhaite mettre en place. Les modifications de court terme ? Ce sont les mesures mises en œuvre dès cette rentrée, CP dédoublés et rythmes. Parmi celles de plus long terme, le ministre de l'Education nationale, a évoqué le travail à mener sur "les vocations de professeurs", un "sujet extrêmement important qui se travaille sur la durée", estime-t-il, et pour lequel il "faut faire du pré-recrutement". Créer des bourses dès la première année d'université pour les étudiants qui se destinent à l'enseignement, figure parmi les mesures qu'il a évoquées pour susciter ces vocations. Il faut également, selon lui, "embaucher des assistants d'éducation qui vont exercer des missions de plus en plus intéressantes dans les établissements et vont ensuite être professeurs".
Interrogé sur le salaire des professeurs, le ministre a indiqué que ce sujet faisait partie des réflexions à court, moyen et long termes. Mais s'il n'a pas donné de précision sur la façon dont ce salaire pourrait évoluer, il a indiqué que cette question du "pouvoir d'achat" comptait parmi d'autres. Selon lui, c'est "l'écosystème du professeur qu'il faut considérer" pour conforter la place de ce dernier "dans son bonheur", dans la société : écosystème qui comprend donc le salaire mais aussi le bien-être à l'école, donc le travail d'équipe, la relation avec les parents, le travail sur la discipline, l'interdisciplinarité... "Je me considère comme le ministre des profs. J'en suis un (…) j'attache une importance considérable à cette place du professeur dans la société (…), je serai toujours en soutien de cette mission", a-t-il affirmé.
Concernant l'école, le ministre dit vouloir aller plus loin dans le développement du lien avec les parents, surtout à la maternelle, en encourageant les réunions professeurs-familles en petits groupes et en poursuivant la diffusion de "la mallette des parents", qui avait été expérimentée alors qu'il était DGESCO. Il dit aussi vouloir laisser beaucoup de liberté aux enseignants, en référence à l'esprit Montessori auquel il est attaché : "mon message aux professeurs, c'est 'vous avez les solutions car vous êtes au plus près de la réalité. L'institution ne va pas vous empêcher de déployer ces solutions, elle va au contraire vous accompagner dès lors qu'elle va dans la bonne direction : la réussite de l'enfant'." Il ne s'agit pas, précise-t-il, de "faire du Montessori partout", mais que des solutions venues du privé hors contrat, ce qui est le cas de la plupart des écoles qui mettent en oeuvre cette pédagogie, au lieu d'apparaître comme "bizarres, inquiétantes", soient "inspirantes". Par ailleurs, interrogé sur l'enseignement des langues vivantes, le ministre n'exclut pas un démarrage en maternelle.
Camille Pons