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Semaine de 4 jours : un retour massif dans les Bouches-du-Rhône

Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 16 juillet 2017.

85 des 119 communes des Bouches-du-Rhône (13), soit 71 % des villes de ce département, repassent à la semaine de 4 jours dès la rentrée prochaine. L'information a été officielle, ce jeudi 13 juillet 2017, lors du dernier CDEN (Conseil départemental de l'éducation nationale) de l'année, durant lequel le DASEN a validé officiellement les demandes des communes qui allaient dans ce sens. Selon les informations données à ToutEduc par la trésorière de la FCPE 13, Odile Pons, ce CDEN réunissait notamment, en plus de deux représentants de la FCPE, des représentants de deux autres associations de parents d'élèves, dont la PEEP, des représentants du SNUIPP et le préfet adjoint.

Si le nombre de communes qui basculent dès la rentrée prochaine est particulièrement élevé, pour autant, précise la représentante de la FCPE, "il ne concerne pas, paradoxalement, la majorité des enfants mais 45 % d'entre eux", parce que, dans ce département, de grosses communes ont fait pour la plupart le choix de se donner une année avant de prendre une décision. Parmi elles, figurent Marseille, la plus grande et "qui avait déjà signé les contrats des animateurs", Aix-en-Provence, Vitrolles, et des villes de plus petites tailles telles Saint-Chamas, Miramas, Ventabren, Gardanne et Coudoux.

Même avec un retour à 4 jours, "tenir compte des rythmes des enfants"

Lors de cette réunion, à laquelle ils n'étaient convoqués que pour donner un avis consultatif, les associations de parents d'élèves, ainsi que le SNUIPP, ont surtout exprimé leur désaccord concernant la forme. Selon la trésorière de la FCPE, le DASEN avait de toute façon confirmé aux communes qui s'étaient positionnées pour le retour à 4 jours, "qu'il acceptait ces décisions mais qu'il faudrait attendre le 13 juillet pour l'annoncer officiellement". La FCPE regrette surtout l'absence de concertation et la précipitation dans laquelle ont été prises les décisions. Dans un communiqué qui a précédé la tenue du CDEN, la fédération de parents d'élèves appelait d'ailleurs à ne pas prendre de décisions sans l'avis "des professionnels de l'éducation" et "des professionnels de la santé".

Si la fédération reste attachée à la prise en compte des temps de l'enfant, elle ne prône pas pour autant le maintien systématique de la semaine à 4,5 jours partout, considérant qu'il peut être aussi "légitime d'offrir la possibilité de revenir sur un aménagement du temps scolaire lorsqu'il a démontré son inefficacité ou sa nocivité" (ce à quoi s'oppose d'autres communes, comme Vitrolles citée en exemple, où "les enfants bénéficient de projets éducatifs ambitieux construits en portant la concertation entre parents et enseignants au centre de la réflexion, en fédérant le milieu associatif et en choisissant d'investir sur du personnel qualifié"). Mais quelle que soit la décision, la FCPE invite à "continuer dans la voie de la prise en compte des rythmes biopsychologiques des enfants". "Un retour à 4 jours pourrait même être bénéfique s'il est accompagné d'un allongement de l'année scolaire et d'une amélioration de l'articulation entre temps scolaires et périscolaires", peut-on ainsi lire dans le communiqué.

Deux types d'aménagements sont suggérés : au niveau national, "des matinées rallongées et notamment pour les plus grands, et un calendrier scolaire repensé", pour tenir compte de la fatigue plus importante des enfants l'après-midi ; et au niveau local, "une pause méridienne aménagée en fonction de l'âge des enfants en privilégiant les temps calmes et des projets éducatifs ambitieux fondés sur des parcours cohérents construits en lien avec les projets d'école". Celle-ci suggérait à ce titre de mener d'abord des "expérimentations" afin de "définir des critères objectifs permettant ainsi aux communes qui le désirent de 'revenir' à la semaine de 4 jours".

Des questions "mal tournées" aux parents

Les représentants de parents d'élèves ont aussi critiqué la consultation menée auprès des parents. "La question était mal posée", poursuit la trésorière qui reprend une remarque de la PEP faite en CDEN : "êtes-vous pour ou contre la semaine de 4 jours ? Et ça, sans proposer d'autres solutions ! Et on n'a même pas eu l'idée d'interroger les enfants. Or, beaucoup aiment les NAP. Et avaient la chance de faire des activités à des prix abordables, comme du cheval, de la natation, du poney, du hip-hop..." Dans le questionnaire envoyé aux parents, il était aussi précisé que les aides de l'État s'arrêteraient. Ce qui "donc", traduit la représentante FCPE, "sous-entendait que les activités seraient plus chères..."

Enfin, concernant les animateurs, "on ne sait pas ce qu'ils deviennent", poursuit Odile Pons. "Et beaucoup de contrats s'arrêtent fin août". Certaines communes disent néanmoins vouloir en réembaucher une partie mais leur nombre devrait être à la marge.

Camille Pons

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