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La baisse du nombre des apprentis ramène les effectifs au niveau d'il y a 10 ans (CNEFOP)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 10 juillet 2017.

La baisse du nombre des apprentis dans le secondaire, principalement au niveau V, ne compense pas la légère hausse observée dans le supérieur, calcule le CNEFOP. Le Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles a publié son rapport sur le financement et les effectifs de l'apprentissage, basé sur les données de l'exercice 2014 qui confirme la tendance. Les baisses d'effectifs ont ramené le nombre d'apprentis à 411 814 en 2014, soit le niveau de 2007, et même légèrement en dessous puisque l'on recensait il y a dix ans 425 000 apprentis.

Cette baisse confirme une tendance amorcée depuis une décennie puisque, note le rapport, "ce chiffre est en baisse constante depuis 2007 (-20,2 %), à cause de la baisse très importante des apprentis de niveau V (-32,2 %), et d'une hausse faible des apprentis de niveau IV (9,5 %)", même si, observe le rapport, ces niveaux concentrent à eux seuls près de 66 % des effectifs d'apprentis.

Impact de la réforme du bac professionnel sur l'apprentissage

Si les auteurs ne livrent pas d'analyse sur ces résultats, ils mettent néanmoins cette évolution en perspective avec deux éléments de contexte : d'une part la baisse démographique observée chez la tranche d'âge concernée, les 16-25 ans, qui sont passés de 8 144 000 en 2004 à 7 764 550 en 2014, d'autre part la réforme du baccalauréat professionnel, qui aurait eu un fort impact sur le niveau IV.

Le rapport relève des disparités non négligeables : la part des apprentis dans la tranche 16-25 ans varie, selon les régions, de 4 % à 7,1 % et cinq régions (Île-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Pays de la Loire, Nord-Pas-de-Calais) concentrent à elles seules 46,5 % des effectifs d’apprentis. C'est dans les régions Poitou-Charentes et Franche-Comté (aux alentours de 7 %) que l'on rencontre la proportion la plus élevée d'apprentis parmi les jeunes, puis dans le Centre et les Pays de la Loire. 

Retour de la stabilité dans l'insertion et un peu plus de filles

Des évolutions positives sont par ailleurs observées même si elles peuvent être minimes. Ainsi, même si les filles, tous niveaux confondus, sont toujours minoritaires dans l'apprentissage (32,4 %), elles progressent dans les effectifs même si ce n'est "que lentement" : entre 2007 et 2014, leur part a gagné 1,9 point.

De plus, "la situation d'emploi des apprentis sept mois après leur sortie d'apprentissage reste stable en 2014 à 62 %, après une dégradation en 2013 et 2012". Pour autant, "un peu plus d'un jeune sur deux sortant d'apprentissage sans diplôme est au chômage" et "le niveau d'études et le diplôme restent déterminants". Le taux d'emploi varie en effet de près de 55 % pour les diplômés de niveau CAP jusqu'à près de 80 % pour les diplômés d'un BTS ou de niveaux I ou II.

Des financements qui n'ont jamais été aussi élevés malgré une baisse en 2014

Les financements à l'égard de cette voie de formation n'ont quant à eux jamais été aussi élevés. Pour autant, ces financements ont amorcé une baisse (2 % en 2014), après une hausse quasi continue entre 2004 et 2013 de l'ordre de 59 %. Le financement de l'apprentissage (rémunérations des apprentis comprises) atteignait 8,2 milliard d'euros en 2014, contre 5 milliards en 2004. Hors rémunérations des apprentis, le financement provient pour 36 % de l'État, autant des Régions et 19 % des entreprises.

Le rapport relève néanmoins des baisses de ressources provenant des fonds publics à tous les niveaux, sauf si l'on excepte ce que représente, pour les ménages concernés, l'exonération de l'impôt sur le revenu pour le salaire des apprentis : les auteurs observent notamment une part plus faible de financements octroyée aux CFA (37 % contre 41 % en 2004) et, après une hausse constante, une baisse de –5,4 % des rémunérations reçues par les apprentis. En revanche, les contributions des entreprises aux CFA par la taxe d'apprentissage ont augmenté de 18 % depuis 2010.

Le rapport du CNEFOP (ici)

Camille Pons

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